Les responsables face au dilemme de la gratuité ou le paiement de l'utilisation Après les bus, les parcs, le zoo et d'innombrables projets, le tour est venu pour les nouvelles toilettes publiques de la métropole. En effet, Casablanca vient de se doter de toilettes dernier cri pour faire face à une absence totale de ce genre d'infrastructures. Alors que les odeurs nauséabondes y compris dans les plus grandes artères et les quartiers huppés font partie du quotidien des habitants et des visiteurs. La décision de doter chaque arrondissement d'au moins deux toilettes publiques accessibles et garantissant un service de qualité avait été bien accueillie même si elle avait été accompagnée d'une polémique dans les médias et les réseaux sociaux. Flash-back. Nous sommes en septembre 2018. Les détails d'un appel d'offres de la ville de Casablanca font la Une des journaux. Et pour cause. Le conseil de la ville de Casablanca avait confié à la société «Casa-Aménagement» l'installation de nouvelles toilettes publiques dont le coût s'élève à 600.000 dirhams l'unité, soit plus que le double du prix d'un logement social. Un prix jugé excessif à l'époque mais plutôt normal pour certains responsables en raison du niveau d'exigence concernant la qualité des prestations fournies. Dans le détail, les nouvelles toilettes sont équipées de système de lavage et de désinfection automatique après chaque utilisation tout en garantissant un accès sécurisé et facile, notamment pour les personnes en situation de handicap. En effet, les responsables prévoient deux types d'unités : une cabine pour une personne avec un mur d'urinoirs extérieurs de deux places; et une autre conforme aux normes d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, équipée d'un mur d'urinoirs extérieurs de trois places. Un peu plus d'une année après, ces unités commencent à sortir de terre. Visiblement déjà prêtes, elles sont pourtant barricadées et leurs portes cadenassées et ce malgré le grand besoin. Des sources affirment que les toilettes, une centaine au total, ne sont pas toutes prêtes et les responsables attendent donc la livraison complète des unités commandées. Mais le grand besoin actuel et l'absence de toilettes publiques dignes de ce nom devraient pousser les autorités locales à procéder à des ouvertures progressives. Mais il existe un autre dilemme auquel les responsables doivent faire face. Cela concerne le prix de l'utilisation. En effet, les nouvelles toilettes pourraient être payantes. Dès l'annonce de l'appel d'offres, les responsables de la ville avaient assuré que les toilettes seraint gratuites. Pourtant, les cabines déjà installées sont munies d'un système de paiement à l'entrée. Reste à savoir si les autorités vont maintenir leur promesse de gratuité ou bien il y aura une contribution symbolique de quelques dirhams, notamment pour financer l'entretien des cabines installées. Les autorités de la ville comptent également sur les recettes de la vente de l'espace publicitaire puisque les cabines sont, en outre, dotées d'un écran réservé aux campagnes de publicité et de sensibilisation. Quid des anciens WC publics ? La ville de Casablanca était autrefois dotée de nombreuses toilettes publiques principalement dans les quartiers du centre-ville. Certaines sont héritées du temps du protectorat ou des premières années d'indépendance. Au fil des années, ces toilettes qui témoignent des heures de gloire d'une métropole comme Casablanca où il faisait bon vivre, ont été livrées à elles-mêmes avant d'être squattées par les sans-abri. Durant les deux dernières décennies, ces toilettes ont progressivement fermé leurs portes. La majorité d'entre elles aujourd'hui est en train de tomber en désuétude. Si le conseil de la ville a lancé le projet ambitieux de la construction de 100 nouvelles toilettes dernier cri au niveau des arrondissements de Casablanca, il n'existe pour le moment aucun projet pour la réhabilitation des anciennes toilettes publiques casablancaises qui en cas d'une réouverture, vont certainement permettre de limiter la pression sur les nouvelles.