Suite à ses déclarations au quotidien Acharq Al Awssat, Mohamed Fizazi, a été arrêté par des services de police. Ce prédicateur de la haine rejoint ses compères en prison. L'un des principaux dirigeants d'Attakfir Wal Hijra, Mohamed Fizazi, a été arrêté mercredi à Tanger, selon des sources concordantes. Une arrestation qui intervient au lendemain des déclarations que l'imam autoproclamé des Takfiristes avait fait au quotidien arabophone Acharq Al Awssat. Dans cette interview, Fizazi avait laissé entendre qu'il ne condamnait pas les attentats de Casablanca indiquant par ailleurs que les terroristes auraient pu attenter contre d'autres cibles citant ainsi plusieurs institutions officielles et des organes de presse. Une liste qui, bien qu'enveloppée dans des tournures de phrase pour lui donner un aspect innocent, portait un message assez clair aux adeptes de ce dirigeant leur indiquant les lieux qui devraient être ciblés par des attaques terroristes. "Si ceux qui ont commis les actes en question visaient les Marocains, ils auraient pu s'attaquer aux marchés ou aux immeubles d'habitation. Ou des terrains de foot, entre autres, lieux où il y a la foule. Ce n'était pas le cas. Si l'objectif était de porter atteinte au processus démocratique, le Parlement aurait été pris pour cible. Si au contraire les infrastructures et donc le développement du pays étaient visés, on aurait attaqué un aéroport par exemple. Cela ne s'est pas produit. Tout comme on n'a pas voulu toucher aux symboles de la liberté, autrement ils auraient pu faire exploser la deuxième chaîne de télévision comme étant une chaîne de prostitution ou encore les journaux Al Ahdath Al Maghribia et Al Ittihad Al Ichtiraki. Au contraire, ce qui, a été visé, ce sont les intérêts israéliens et cela rentre dans le cadre de la guerre ouverte contre l'Occident", avait-il déclaré à son intervieweur. Pourtant, ce ne sont pas uniquement ces déclarations au contenu hautement agressif qui seraient à l'origine de son arrestation par les services de police. Lors de toutes ses sorties médiatiques sur des chaînes arabophones dont Al Jazeera, son discours était clair et ne laissait aucun doute sur ses convictions Takfiristes. Aussi, il est à mentionner que le nom du soit-disant Cheikh Fizazi avait été cité à maintes reprises par certains détenus dans le cadre de l'affaire de la Salafia Jihadia. Un mouvement qui regroupe tous les Takfiristes marocains dont le fameux groupuscule d'Assirat Al Moustakim (Droit chemin) auquel appartenaient les terroristes du vendredi 16 mai. Rappelons que le mouvement Attakfir Wal Hijra est considéré comme la tendance la plus radicale des groupements islamistes radicaux. Fondé en 1971 par Mustapha Choukri, un Egyptien originaire d'Assiout et emprisonné par Jamel Abdennaser, il avait radicalisé les théories de Sayyid Qotb dont les livres sont considérés comme les premiers écrits ayant une tendance Anathème et Exil. L'idée centrale de ce mouvement intégriste est fondée sur l'excommunication de toute la société, invoquant le fait qu'elle n'est pas authentiquement musulmane. Les membres d'Attakfir se considèrent eux-mêmes comme les seuls vrais musulmans et refusent ainsi d'entretenir des relations, quelle qu'en soit la nature, avec des gens en dehors de leur communauté. Ainsi, l'Etat représente une administration gérée par des impies et, par conséquent, tous les documents fournis par elle ne sont ni reconnus ni même sollicités. C'est le cas, par exemple, de l'acte de mariage auquel les Takfiristes ne recourent pas au moment d'épouser leurs femmes se contentant de l'accord ou de l'ordre verbal de leur "émir". Enfin, si les derniers attentas perpétrés à Casablanca et les arrestations effectuées dans les rangs des mouvements intégristes marocains ont prouvé que les Takfiristes avaient pu s'installer au Maroc et recruter des adeptes parmi sa jeunesse, il demeure toutefois difficile de préciser l'ampleur de son implantation que seule l'enquête très poussée menée actuellement par les services de sécurité pourra définir.