Les livres jeunesse marocains sont-ils de qualité? La question se pose à la vue du grand nombre de ces publications dans les stands du Salon international de l'édition et du livre (Siel). Le tour de maisons d'édition nationales, dans cet espace, laisse voir un effort intéressant quant au contenu de ces œuvres, notamment en termes d'illustrations. Appel aux spécialistes de sciences de l'éducation Pour concevoir ces livres, Amina Hachimi Alaoui, directrice de la maison d'édition « Yanboua El Kitab», précise recourir à «des spécialistes de sciences de l'éducation». Au salon, elle présente ces livres, faits avec ces experts et dotés d'un accompagnement pédagogique, à seulement 10 DH. «Je fais des livres de qualité», enchaîne-t-elle avec assez d'assurance. A propos de ces livres, Mme Alaoui indique que c'est un «nouveau» concept qui rentre dans le cadre de «la caravane de la lecture solidaire». Outre d'autres publications et actions, cette offre consiste en packs de 11 livres en arabe et français abordant des thèmes porteurs à l'instar de la famille, la jalousie, des 5 sens de l'écologie et l'hygiène dentaire. «A 110 DH, un enfant peut s'acheter deux boîtes de livres, comme ça il rentre avec une librairie chez lui». Et ce n'est pas tout. La directrice a de bons échos au cours de l'événement. «Les parents achètent et nous remercient pour la qualité». Par l'occasion, l'oratrice indique vendre entre 600 et 1.000 livres par jour pendant le salon. «Avant, quand je mettais le prix de 50 à 100 DH, je ne vendais que 30 livres à peu près lors de cette manifestation». Cependant, elle estime que le métier est «frustrant au Maroc». Un propos qu'elle justifie par l'envie de faire de la qualité au niveau de l'écriture, la présentation et l'illustration. Pas d'illustrateurs au Maroc C'est cette illustration qui semble être un souci pour Rachid Chraibi, directeur de Marsam, une maison d'édition polyvalente qui fait également du livre jeunesse. «Hélas, nous sommes obligés, pour l'illustration, à faire appel à des étrangers parce qu'ils ont la manière de faire rêver l'enfant. Nous cherchons les meilleurs illustrateurs pour associer l'image et le texte. C'est en fait une formation et un métier à développer pour qu'il y ait de véritables illustrateurs de livres de jeunesse», détaille-t-il. Cependant, Marsam fait un effort sur le contenu en travaillant avec des auteurs marocains. Les sujets que cette maison traite sont inspirés de la littérature orale populaire, des contes des Mille et une nuits, des rêves et des histoires d'animaux. Ses publications sont faites en darija, arabe classique et français. «Quant à l'image, nous faisons en sorte qu'elle soit authentique pour refléter l'enfant marocain et sa civilisation variée», enchaîne M. Chraibi. «L'enfant voit l'écriture comme image» Selon Salima Fakhfakh Maalej, directrice de Kounouz, maison d'édition tunisienne ayant une filiale au Maroc, les photos et le design du livre jeunesse dépendent de l'âge de l'enfant. «L'enfant voit l'écriture comme image c'est pourquoi celle-ci est importante», poursuit la directrice de cette maison qui édite en arabe, français et anglais. De plus, les images dépendent de la nature des œuvres. «Si ce sont des livres d'histoire, il faut avoir des dessinateurs spécialistes dans ce genre», illustre-t-elle.