En plein Salon international de l'édition et du livre (Siel) dont la 26ème édition se tient jusqu'au 16 février à Casablanca, ce sont les éditeurs qui sont les mieux placés pour témoigner de l'évolution de cette grande manifestation. Ce sont les directeurs de maisons d'édition marocaines, rencontrés dimanche dans cet espace immense, qui s'en félicitent. Des stands mieux aménagés et des couloirs élargis «Il y a une grande amélioration pour cette édition. Il y a aussi plus d'espaces. Les couloirs sont également élargis et les stands sont mieux aménagés. C'est une bonne chose. De même, des publications sont intéressantes. Il y a des éditeurs qui ont fait un effort», exalte Abdelkader Retnani, directeur des Editions La Croisée des chemins. L'orateur ne manque pas, par l'occasion, de commenter l'affluence au salon et à son stand. «D'après l'afflux que j'ai vu aujourd'hui, je pense que nous allons dépasser les chiffres de l'année passée», estime-t-il. M. Retnani n'hésite également pas à inviter le public à fréquenter cet événement. «Je veux que les gens qui viennent, même s'ils n'achètent pas, touchent, regardent les livres. C'est le plus important», avance-t-il. Et ce n'est pas tout. Le directeur annonce l'organisation, mercredi 13 février au siège de la région Casablanca-Settat, de la cérémonie de remise du prix littéraire national pour sacrer des publications en langues française, arabe, amazighe et traduction. Ces prix, qui seront remis par le président de la région, sont d'une valeur de 50.000 DH chacun. «C'est la première région qui lance un prix national. J'espère que les autres régions suivront», précise M. Retnani. A propos du salon, l'intervenant fait, de plus, une remarque de taille. Trop d'institutions Egalement président de l'Association marocaine des professionnels du livre, M. Retnani indique : «Nous avons trouvé qu'il y a trop d'institutions. Il ne faut pas oublier que ce salon est celui du livre et que celui-ci en est le maître mot. C'est bien de faire de la promotion de certains ministères mais il y a d'autres endroits où l'on peut le faire mieux». Pour lui, toute institution qui a des ouvrages doit être la bienvenue. Quant à celle qui n'a pas d'ouvrages, elle n'a pas de raison d'y être. Dans les stands de certaines institutions, les livres ne peuvent même pas être touchés parce qu'ils n'y sont pas comme il le précise. Cela étant, d'autres éditeurs marocains se rangent de son côté quant à l'aménagement des stands. Vers une professionnalisation des éditeurs Rencontré dans son stand, Rachid Chraibi, directeur de la maison d'édition, Marsam, indique, de son côté : «Cette année, nous avons changé en tant qu'éditeur. Nous nous sommes associés avec les éditeurs Bouregreg pour faire un stand personnalisé. Il est vrai que nous avons investi de l'argent, mais nous avons maintenant un stand qui est le nôtre. Pour les années prochaines, nous n'aurons que les frais d'emplacement et non plus de construction. C'est déjà un pas vers une professionnalisation des éditeurs». De plus, M. Chraibi, dont la maison a produit cette année une cinquantaine de nouveautés et qui prépare ce salon, celui de Bruxelles où le Maroc est invité d'honneur et celui de Paris en mars, dit avoir une proposition. «J'ai lancé l'idée que les éditeurs marocains doivent se regrouper dans un seul espace pour avoir une meilleure représentation au niveau de l'acheteur, la clientèle et des étrangers. Si nous sommes plusieurs, nous serons forts et nous vendrons plus. En étant séparés il n'y a pas une meilleure visibilité». Selon ses dires, tous les éditeurs marocains ont fait l'effort d'une meilleure décoration et représentation au Siel. Même le personnel dans son stand est intéressant. Six personnes sont sur le stand de Marsam pour accueillir les lecteurs. «Il ne s'agit pas de vendre n'importe quelle marchandise. Nous présentons des idées et une sensibilité. Il faudrait qu'il y ait des gens qui soient formés pour accueillir», lance M. Chraïbi. Il ne manque pas de donner l'exemple de certaines librairies qui ne sont pas bien formées et ne font pas d'effort pour expliquer aux lecteurs. «Ce sont de belles librairies qui n'investissent pas en formation de leurs vendeurs. Il faut que le libraire ait une vision de ce qu'il vend. S'il met des vendeurs qui ne connaissent pas le contenu, il peut passer à côté d'un livre qu'il ne connaît pas et qu'il ne peut présenter. Le lecteur a besoin de quelques clés pour acheter», commente-t-il. Pour rappel, Marsam est aussi une galerie d'art. Ses livres sont, selon le directeur, illustrés par des œuvres d'art d'artistes marocains. «Nous favorisons l'esthétique marocaine. C'est un plus pour nos éditions», ajoute-t-il. Du côté d'un stand maroco-tunisien Le tour du salon nous a menés vers le stand de Kounouz, une maison d'édition tunisienne ayant une filiale au Maroc. Sa directrice et professeure de maths, Salima Fakhfakh Maalej, indique y participer chaque année depuis 2011. «Nous prenons toujours les mêmes dimensions parce que nous avons plusieurs titres et nous essayons toujours de mettre de l'espace pour mieux accueillir les lecteurs», précise-t-elle.