Le PJD ne cesse de s'empêtrer dans ses problèmes internes surtout depuis les attentas-suicide de Casablanca. Les dirigeants de ce parti sont réduits à la défensive. Les contradictions du Parti de la Justice et du Développement (PJD) se multiplient au point de devenir une règle. Au lendemain de la plus grande marche populaire contre le terrorisme dont ce parti s'était auto exclu officiellement par le biais d'un communiqué signé par son vice-secrétaire général, Saad Eddine Othmani, le journal du Mouvement Unité et Réforme s'est empressé de dire que cette manifestation n'avait pas été largement suivie faute de la participation des mouvements islamistes. C'est dire que la société marocaine est majoritairement islamiste. D'ailleurs, l'on ne sait plus si le Mouvement Unicité et Réforme (MUR) est une association à vocation socioculturelle, comme stipule son statut, ou un parti politique comme le laissent entendre les éditoriaux de son organe de presse Attajdid. Ce quotidien arabophone n'a cessé, depuis les attentats terroristes du 16 mai à Casablanca à multiplier des sorties médiatiques à caractère politique au nom du Parti de la Justice et du Développement (PJD) se substituant ainsi au journal Al Asr, l'unique organe officiel de cette formation politique et son porte-parole. Ainsi, depuis les attentats meurtriers, tous les articles publiés par Attajdid démontrent que ceux qui dirigent ce journal se considèrent comme des dirigeants du PJD se permettant d'exprimer des opinions et de marquer des positions au nom de ce parti. Des positions qui ne reflètent aucunement la position du secrétariat général du parti et qui vont, parfois, jusqu'à s'opposer à des principes irréversibles adoptés par son dirigeant, Abdelkrim El Khatib. Ces contradictions généralement flagrante entre les déclarations et les positions politiques de certains dirigeants communs au MUR et au PJD sont expliquées par ceux-ci par le fait que le parti laisse la liberté à ses membres d'exprimer leurs propres opinions personnelles sans pour autant engager leur formation politique. Une allégation que l'on ne peut qualifier que de ridicule. Car, l'essence même de l'adhésion à un parti politique réside dans l'appartenance à un ensemble de principes et d'idées que les membres du parti épousent avec détermination et constance tout au long de leur parcours au sein de ladite formation politique. Or, prétendre, tel que le font certains membres du MUR/PJD, appartenir au parti et avoir des opinions personnelles sur des sujets vitaux n'est que de l'absurde politique. L'exemple qui illustre le plus cette contradiction est le cas du président du MUR et directeur d'Attajdid, le fquih Ahmed Raïssouni qui s'est dernièrement permis d'exprimer sa position politique sur une Institution-clé de notre système politique national à savoir Al Imama, en allant à l'encontre de l'unanimité nationale. Une attitude que le secrétaire général du PJD, El Khatib s'est empressé de dénoncer dans les jours qui ont suivi la déclaration du Raïssouni. Ainsi, le leader du PJD a tenu à réitérer devant l'opinion publique le véritable point de vue de sa formation à ce sujet et à condamner les propos du président du MUR allant jusqu'à le qualifier d'"imbécile" dans un entretien qu'il a accordé à un hebdomadaire de la place. Pourtant, cette attitude claire et nette d'El Khatib n'a pas empêché certaines figures célèbres du parti et du MUR de dire qu'il considéraient "les déclarations de Raïssouni comme une opinion qu'il ne faut réquisitionner, bien qu'elle ne reflète pas celle du parti". Or, la réaction normale dans toutes les formations politiques démocratiques qui se respectent est d'exiger la démission immédiate de tout membre pour avoir exprimé une opinion contraire à celle de son parti.