L'armée ivoirienne et les rebelles de l'Ouest ont signé un nouveau cessez-le-feu qui sera supervisé par la force internationale de maintien de la paix, mandatée par l'ONU. Samedi à Teapleu, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, mouvements rebelles et armée loyaliste sont officiellement devenus «frères d'armes». Ils ont signé un nouvel accord de paix censé sceller l'arrêt définitif des combats. Quelle valeur accorder à ce traité qui intervient après une série de cessez-le-feu illusoires ? Cette région frontalière n'a pas été épargnée par les violences après la fin officielle de la guerre civile, confirmée par la signature du dernier cessez-le-feu total le 3 mai dernier. Du fait de la présence dans les deux camps de combattants libériens indisciplinés, le Grand-Ouest ivoirien a continué d'essuyer des combats, souvent plus violents et plus longs qu'ailleurs dans le pays. Les populations civiles ont été les victimes d'atrocités dans une région où la guerre a rallumé des inimitiés, voire des haines ancestrales entre tribus rivales. Cette fois-ci, les troupes françaises et ouest-africaines de maintien de la paix, sont cependant là pour garantir la trêve. Placées sous mandat de l'ONU, elles se sont déployées vendredi et samedi le long de la ligne de cessez-le-feu établie entre Teapleu, Bangolo et la frontière avec le Liberia. Leur mission est de réprimer les mercenaires et les milices installés dans les forêts de l'ouest et à l'origine d'éventuels nouveaux troubles. Deux convois, rassemblant au total 200 véhicules, ont progressivement encerclé la région. Quelque 1.200 soldats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et 4.000 soldats français et membres de la Légion étrangère sont déployés en Côte d'Ivoire. «La paix va être réinstaurée dans le grand-ouest ivoirien», a assuré le lieutenant-colonel de l'armée française Christian Annette à Danane, à 30km au nord de Teapleu. A partir d'aujourd'hui, les militaires français et ouest-africains doivent commencer à parcourir la brousse pour s'assurer que tous les mercenaires étrangers et les miliciens tribaux, englobés sous le terme «d'éléments incontrôlés» ont quitté le pays ou déposé les armes.