«Le Maroc veut assurer à ses ressources la pérennité souhaitée pour pouvoir les exploiter à long terme», estime François Sarano, océanologue et ancien conseiller scientifique du commandant Cousteau. Le Maroc devait agir pour préserver ses ressources halieutiques limitées en refusant de renouveler l'accord de pêche avec l'Union européenne (UE), a affirmé M. François Sarano, océanologue et ancien conseiller scientifique du commandant Cousteau. Intervenant dans le cadre de la page magazine, diffusée mercredi par Radio Médi I, M. Sarano, également consultant auprès du Fonds mondial pour la nature, a précisé que le Maroc n'avait pas renouvelé les accords de pêche avec d'autres pays parce que ses ressources halieutiques étaient limitées et ne pouvaient pas, par conséquent, supporter des flottes étrangères dont la capacité dépasse les stocks disponibles. "En agissant ainsi, le Maroc ne voulait qu'assurer à ses ressources la pérennité souhaitée pour pouvoir les exploiter à long terme", a-t-il ajouté. Dénonçant le pillage des ressources halieutiques des pays pauvres par les pays industrialisés, M. Salano a appelé à prendre des mesures drastiques de gestion des stocks actuels, notant que la pêche ne peut pas être livrée indéfiniment aux règles du marché mondial comme c'est le cas actuellement. Citant un rapport scientifique qui synthétise les données collectées sur une période de dix ans auprès des principales flottes industrielles, M. Sarano a fait savoir qu'au niveau mondial, on a 85 millions de tonnes de poissons marins à se partager entre 6,5 ou 7 milliards d'individus. Or, en l'état actuel des choses, les marchés américain, japonais et européen demandent toujours plus de produits de la mer, ce qui n'est pas possible parce que les pays industrialisés ont épuisé leurs ressources halieutiques et envoient maintenant leurs bateaux dans les eaux des pays non industrialisés pour assurer l'approvisionnement de leurs marchés, pillant ainsi les eaux des pays pauvres.. Depuis le début de la pêche industrielle dans les années cinquante, 90% de grands poissons (thon, morue, espadon, raie et requin) ont disparu, a-t-il dit, il Dans les années 80, il a été établi que les ressources mondiales sont définitivement limitées et que les prélèvements effectués sont supérieurs à ce que la nature peut offrir, a-t-il ajouté. Aujourd'hui, il n'y a plus d'endroit dans le monde où il existe des stocks vierges et très peu exploités, a ajouté M. Sarano, soulignant que l'exploitation immodérée des ressources disponibles a, en définitive, mis à mal l'ensemble des écosystèmes.