En 10 ans de présence au Maroc, le montant des engagements du groupe de l‘Agence Française de Développement (AFD) dépasse 1 milliard d'euros. Quel est le rôle effectif de la France dans l'aide au développement économique et social du Maroc ? une question à laquelle ne saurait répondre le commun de mortel. La raison est simple, le soutien économique français est pris pour argent comptant. Un chiffre, un seul, nous éclaire pourtant sur l'ampleur de l'engagement de Paris, à travers l'Agence française de développement (AFD), au Maroc : en moins de 10, un milliard d'euros a été investi par cet organisme, opérateur pivot du dispositif français d'aide publique au développement, au Maroc, Les engagements de cette banque de développement, proprement dite, en faveur du Maroc s'élèvent à 485 millions d'euros. Si à cela, on ajoute les activités de sa filiale Proparco, dédiée aux activités du secteur privé (160 millions d'euros) et les opérations de garantie d'emprunts obligataires (380 millions d'euros) lancées en 1996 et 1999 par le Maroc sur les marchés financiers internationaux, les engagements du groupe sur le Maroc dépasseront aujourd'hui 1 milliard d'euros. «Le Maroc est parmi les premiers emprunteurs du groupe. Pour nous, c'est le premier pays d'intervention. Notre implication tient de la qualité à la fois du partenariat économique entre la France et le Maroc que celle des partenaires marocains (ONEP, ONE, OFPPT…) avec lesquels nous partageons la même approche », déclare Pierre Marset, directeur de l'agence de Rabat de l'AFD, une des 44 agences que compte l'AFD dans le monde. Plus d'une douzaine d'entre elles sont à vocation régionale. De 100 millions d'euros engagés en 1994, les engagements nets cumulés de l'AFD ont été de l'ordre de 480 millions en 2002. Les prévisions pour 2003 font ressortir des engagements qui dépassent les 500 millions. Le groupe gère un portefeuille de projets concentrés sur trois axes. Il s'agit d'abord de l'eau et de l'environnement (239 millions d'euros). Dans ce secteur, les interventions portent sur l'irrigation, l'approvisionnement des populations en eau potable dans les zones rurales et les centres secondaires, via l'ONEP et le PAGER, et l'assainissement urbain. Le deuxième axe est celui des infrastructures socio-économiques (179 millions d'euros) à travers le soutien au programme d'électrification rurale généralisée (PERG), le programme national de construction des routes rurales, le programme d'actions de résorption de l'habitat insalubre. À ces actions, s'ajoutent trois lignes de crédits (24 millions d'euros) accordées pour le financement de projets en milieu rural. Le troisième axe d'intervention est celui de la mise à niveau du tissu industriel (225 millions d'euros) dans la perspective de l'ancrage de l'économie marocaine à l'Europe. Ceci, par le biais du Proparco, filiale à 100% de l'AFD, spécialisée dans le financement du secteur privé et qui intervient sous différentes formes : prêts à moyen et long termes en devises, prises de participation, garanties, mandats d'arrangement et de structuration. Le tout est pour un total de capital-investissement de 160 millions d'euros. Bien que cet organisme soit du ressort de l'AFD, sa dimension est d'ordre international dans la mesure où elle fait appel à des actionnaires privés et des banques de plusieurs pays dont le Maroc. L'AFD est un organisme public qui a pour vocation d'aider les Etats et les entreprises publiques. Besoin donc était de créer une filiale spécifique pour le secteur privé. Nous sommes, bien entendu, un outil de financement mais qui obéit à une logique du privé. Cela implique une étude rigoureuse des dossiers et la qualité de leurs risques ainsi l'obligation pour l'entreprise d'être pérenne et solvable», indique Yann Caron, chef de l'antenne marocaine du Proparco. L'AFD accorde également des prêts en faveur de la réalisation de centres de formation professionnelle (15 millions d'euros) dans cinq secteurs clés de l'économie marocaine, à savoir l'agro-alimentaire, la plasturgie, le transport, le génie-mécanique et les BTP, ainsi que l'interconnexion électrique euro-méditerranéenne (50 millions d'euros) qui vise, par l'abaissement du coût de l'énergie, à renforcer la compétitivité du tissu industriel national. S'agissant des projets à venir de l'AFD, M. Marset, qui qualifie par ailleurs de satisfaisant l'impact des engagements de l'organisme qu'il dirige au Maroc, précise que les interventions de l'AFD resteront concentrées sur les mêmes axes, à des niveaux comparables, mais avec une ouverture dans les secteurs sociaux. Un projets touchant au secteur de santé de base est en étude. L'investissement auquel il fera appel est d'une vingtaine de millions d'euros.