Indigné par les actes barbares qui ont coûté la vie à 41 personnes, Jamal Belahrach, directeur général de ManPower Maroc et acteur actif de la société civile, se dit confiant quant à la capacité de l'entreprise marocaine de surmonter cette épreuve. ALM : Quelle lecture faites-vous des attentats de Casablanca ? Jamal Belahrach : Le Maroc a toujours été et est toujours un pays de tolérance et de cohabitation entre toutes les races et toutes les religions. Et ce ne sont pas ces attentats qui vont changer cette donne, qui se trouve être une composante indissociable de notre identité, de ce que nous sommes au quotidien. D'autant que de tels actes n'ont jamais été un moyen de pression et encore moins une façon de convaincre l'opinion publique de sa «cause». Il s'agit d'actes criminels qui ont certes fait d'énormes dégâts humains. Les vies d'innocentes personnes ont été sacrifiées sur l'autel d'un extrémisme ravageur et auquel les Marocains ne sont pas habitués. Mais au lieu de semer le désordre et la haine, ces crimes barbares n'ont fait que souder davantage le peuple marocain qui s'est unanimement levé contre cette nouvelle forme de barbarie. Quels sera à votre avis l'impact économique sur le pays ? Je ne crois pas que l'économie marocaine soit si fragile face à de tels événements. Certes, un secteur comme le tourisme pourrait éventuellement enregistrer une certaine baisse en termes d'arrivées touristiques. Mais j'aurai tendance à limiter cette tendance à des niveaux supportables et qui serait due à l'effet de choc et la panique post-attentats. Je reste confiant, quant à la capacité de l'entreprise marocaine à surmonter cette épreuve. Drainer des investissements est un effort qui s'inscrit dans la durée et qui fait appel à la capacité de séduction et aux opportunités d'affaires qui existent dans un pays donné, abstraction faite de la conjoncture. Des attentats ont lieu régulièrement dans des pays qui enregistrent des taux de croissance tout aussi réguliers. Il n'y a qu'à voir la dynamique qui règne en ce moment dans la capitale économique pour se rendre à l'évidence que la vie suit son cours. Quelles seraient les leçons à tirer de ces tragiques événements ? Que le terrorisme fait désormais, et malheureusement, partie intégrante de ce large concept dénommé mondialisation. Que la terreur est loin d'être un moyen d'afficher ses idées mais de destruction. Qu'on le veuille ou non, nous vivons en démocratie et chacun est libre de s'exprimer. Dans le respect de la loi. La démocratie, qui n'en est qu'à ses débuts au Maroc et qui est effective, c'est avant tout accepter la différence et les libertés des autres. Vouloir s'imposer par la violence revient à semer l'anarchie. Et ce ne saurait être toléré. La loi est là pour maintenir l'ordre, la sécurité et la paix.