Les groupuscules de la Salafia Jihadia ne reconnaissent ni l'État ni ses institutions. Embrigadés par leurs chefs, les adeptes de cette mouvance se recrutent dans la marge de la société. Ayant pour chefs des prédicateurs comme Abdelawhab Rafiki de Fès alias Abou Hafs actuellement en prison, les adeptes de cette nébuleuse, dont certains étaient des combattants en Afghanistan, furent démasqués à Tanger grâce aux aveux de Youssef Fikri , alias l'émir Abdelaziz, arrêté par hasard, le 6 juillet, dans la ville du détroit avec deux de ses comparses et qui croupit depuis à la prison de Ouakcha. En attendant le verdict de la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca. Parmi les assassinats, qui étaient le point de départ d'une enquête tous azimuts, celui du clerc de notaire Abdelaziz Assadi à Casablanca, kidnappé en pleine nuit à Casablanca avant d'être égorgé et son cadavre jeté dans un puits . Ni vu ni connu. Fikri le sanguinaire égorgera aussi son oncle, Abdelaziz, qui a une maîtresse dans un douar Khnicaht à Youssoufia . La première confrontation se déroulera, dans la nuit du mardi 6 août, à Sidi Moumen à Casablanca. Mohamed Damir alias, Abou Al Harit, et d'autres adeptes se planquaient dans une maison. Intervention de la police. Le face-à-face est sanglant. Un agent de sécurité a failli y passer, blessé à l'aide de l'arme de prédilection de ses fous de dieu, le sabre. La police, obligée de se défendre, utilise ses pistolets. Deux blessés graves parmi la meute enragée. Damir lui-même et un autre succomberont plus tard à l'hôpital. Les membres de la Salafia Jihadia se recrutent, comme partout ailleurs, dans la marge de la société, la périphérie poussiéreuse des grandes villes. Ils sont analphabètes, chômeurs, vendeurs ambulants ou de simples ouvriers. Des pauvres. Degré intellectuel zéro. Des esprits bornés. Quand ils sont embrigadés en plus, il est très difficile de les faire reculer. Des buldozers, une fois programmés, attaquent bille en tête, croyant agir dans le bon sens. Et puis, nombre d'entre eux refusent de travailler pour l'État, impie à leurs yeux. Et repoussent l'instruction, arguant que le prophète Sidna Mohamed était illettré. Ce qui ne l'a pas empêché d'être le meilleur homme que l'humanité ait jamais produit.