Trois jeunes garçons ont trouvé la mort après l'explosion d'une bombe près du cimetière Israélite, dans l'ancienne médina. Les familles, les amis et les voisins sont encore sous le choc. Les habitants de la rue du Cimetière Israélite et de la rue Abderrahmane Ibn Al Moukhannate, connue communément sous le nom de Arsat Ftayhat, dans l'ancienne médina, sont encore sous le choc. Ils n'arrivent pas encore à réaliser que trois jeunes garçons de leur quartier ont perdu la vie dans l'un des cinq attentats meurtriers qui ont frappé la capitale économique. Vendredi, vers 22h 20 minutes, les riverains entendent une violente explosion. Ils pensent alors à une bonbonne de gaz. Seulement, quand ils sortent de chez eux, ils n'en croient pas à leurs yeux. Le spectacle est insoutenable : des corps carbonisés, déchiquetés et éparpillés sur une petite place distante d'une vingtaine de mètres du cimetière Israélite, connu communément sous le nom de L'Méâra et les murs d'un cagibi effondrés. «C'est horrible, horrible !…», s'écrie un jeune du quartier qui ne sait pas encore de quoi il retourne. Mais en quelques secondes, il apprend qu'il s'agit d'un acte criminel perpétré par un kamikaze. «Mais qu'est-ce qu'ils lui ont fait ces jeunes garçons qu'il a tués ?» s'interroge-t-il en pleurant. Le bilan: quatre morts : Mohamed Moutaqui, 17 ans, Abdessamade Alaâmime, 20 ans, Nouredine El Matouate, 22 ans et le kamikaze. Au n° 160, derb n°4, rue du cimetière Israélite, la famille de Mohamed Moutaqui reçoit les condoléances des voisins. «Il venait de sortir pour aller acheter du pain quand nous avons entendu une explosion…Nous n'avons pas su ce qui s'était avant que nos voisins ne viennent nous informer que mon frère a été blessé…», raconte l'une des trois sœurs de Mohamed, les larmes aux yeux. La famille est sortie pour se rassurer. « Je n'ai pas pu supporter ce que j'ai vu. Cela me dépasse…», ajoute-t-elle sur un ton de tristesse. Mohamed est le benjamin de la famille, composée des parents, de trois sœurs et de deux frères. Juste devant leur maison se trouve la demeure de la famille de la deuxième victime, Abdessamade Alaâmime, 20 ans. Ce dernier a quitté tôt l'école pour apprendre la coiffure. «Il s'est fâché dernièrement avec cette profession pour prendre un congé illimité», confie à «ALM» sa mère Khadija qui tente de retenir ses larmes. Elle n'a d'autre recours que sa foi pour supporter ce terrible choc, elle qui vient récemment de perdre son époux. Ce dernier lui a laissé quatre filles et trois garçons dont le défunt. «Personne d'eux ne peut le remplacer …Chacun d'eux a sa place dans mon cœur…qu'est-ce qu'il a fait Abdessamade pour être châtié ainsi?», s'interroge la mère. Abdeslam, père de la troisième victime, Nouredine Al Matouate, affirme : «Je n'ai pas encore compris ce qui se passe, mais je sais une seule chose, c'est que des innocents, dont mon fils, ont été tués…Pour quelle raison ? Je ne sais pas». Il n'est pas le seul à ignorer les raisons pour lesquelles ces barbares ont tué ces innocents. Tous les Marocains sont dans le même état d'esprit.