La jeune génération marocaine résidant à l'étranger est assez réceptive à la question du vivre-ensemble qui fait, jusqu'à ce lundi, l'objet de la 3ème Université d'hiver à Ifrane. Elle en a fait preuve, tout comme d'autres pairs marocains, le temps d'échanges, samedi dernier, en marge de cette manifestation et au cours de celle-ci. De tels événements, initiés par le département de Nezha El Ouafi, contribuent à «l'empowerment» (autonomisation) de ces jeunes comme l'indique le nouveau président de l'Université Al Akhawayn, Amine Bensaid. Au-delà de cette initiative, cette rencontre était une occasion pour la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger (MRE) de donner des chiffres. 20% des MRE sont nés à l'étranger «Ce sont 20%, parmi 6 millions de MRE, qui sont nés à l'étranger. 70% ont moins de 45 ans. La moitié sont des femmes», détaille Mme El Ouafi qui rappelle l'intérêt suprême accordé par le Souverain aux MRE. A cette rencontre, 79% des participants, de 9 pays d'accueil, sont, comme l'explicite la ministre, qui se souvient de son parcours de migrante en France et en Italie, de genre féminin, 87,2% proviennent d'Europe, 45,3% ont un niveau d'étude équivalent ou supérieur à Bac+3 et 55,8% sont binationaux. L'oratrice s'exprime également sur sa mise à l'écoute des MRE et leurs compétences. «Nous développons des mécanismes institutionnels aptes à répondre aux nouveaux besoins ayant trait à la génération montante dont cet attachement. A leur tour, les compétences sont d'une grande valeur pour le Maroc». Elle met en avant le travail mené par son département sur un programme culturel dont une partie est destinée à l'histoire du Maroc. L'objectif étant de consolider davantage l'appartenance au pays d'origine. «Nous mettons en œuvre l'accompagnement du parcours de citoyenneté», ajoute-t-elle. Attachement au rêve et à la liberté Egalement de la partie, Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des ouléma, ne manque pas d'éclairer les jeunes participants sur le vivre-ensemble. Celui-ci est, selon ses dires, un «rêve». «Nous avons besoin d'élaborer une conscience d'un rêve collaboratif», enchaîne-t-il. Aussi, la liberté, qu'il qualifie de «challengée», est, pour lui, une nouvelle forme de vivre indépendamment. «Nous avons besoin d'une vision claire de la religion dans notre temps», lance-t-il. Cela étant, les jeunes rencontrés en marge de l'événement concrétisent cette notion du vivre-ensemble à travers l'intégration. C'est le cas de Soumaya Mettouch, étudiante à l'école diplomatique de Madrid, qui ne manque pas de citer les problèmes auxquels peuvent faire face certains migrants qui font l'objet de rejet de par la montée de courants de la droite. «Cependant, il y a plus d'intégration en Espagne que dans d'autres pays», tempère-t-elle. Pour sa part, Mohamed Riad Mghimimi, étudiant en gestion d'entreprises et droit en Espagne, indique s'être informé de l'actualité au Maroc avant de s'y rendre pour les fins de cet événement. «J'ai même posé des questions à ma mère à propos de la cause nationale que je ne maîtrisais pas bien», révèle-t-il.