Ahmed et Abderrazak, deux amis d'enfance, coulaient des jours heureux à Azemmour. Leur amitié va finir tragiquement. Parce qu'il convoitait la maîtresse d'Ahmed, Abderrazak a fini par provoquer une dispute qui a entraîné la mort de son ami. L'amitié entre Ahmed, 23 ans et Abderrazak, 25 ans, remonte à leurs premières années sur les bancs de l'école. Le premier demeurait à Derb Lalla R'Kia Jilalia, au quartier Al Hafra et le second à Derb D'hab, à Azemmour. Cependant, bien qu'ils aient tous deux quitté l'école à l'étape du primaire, ils ont continué à se voir. Ils passaient ensemble la majorité de leur temps errant les quartiers et les rues d'Azemmour, bavardant, riant et jouant avec leurs amis. Au fil des jours, leur relation s'est consolidée au point qu'ils sont devenus inséparables, ne se quittant que rarement. Parallèlement, ils partagent les mêmes vices. Ils ont commencé à s'enivrer et à fumer des joints, pour finir par avaler des psychotropes. Autrement dit, ils sont arrivés à consommer toutes sortes de drogues. Certes, l'argent leur faisait défaut. Mais ils arrivaient à se débrouiller. Au départ, ils ont commencé à subtiliser un peu de monnaie à leurs parents. Ensuite, les besoins se faisant plus importants et plus impérieux, ils ont commencé à penser à une solution «convenable». Les agressions? s'est interrogé Ahmed en s'exclamant quand Abderrazak lui a fait la proposition. Il n'y avait jamais pensé. « Et pourquoi voles-tu tes parents ? », lui a-t-il demandé. Ahmed n'a pas trouvé de réponse. Mais, en même temps, il n'a pu accepter l'idée. En lui parlant de la sorte, Abderrazak a cherché à l'humilier afin de le contraindre à prendre le chemin de la criminalité. Mais en vain. Ahmed a commencé à l'éviter. Et Abderrazak s'est engagé à mettre en pratique son idée. Il a mis les pieds dans le chemin des agressions. Sans pitié, il a attaqué une première victime et a menacé à l'arme blanche une deuxième, puis une troisième… et la liste s'est allongée avant qu'il ne soit arrêté et condamné à une peine de six mois de prison ferme. Mais il n'a jamais oublié son ami d'enfance et, une fois libéré, il est allé lui rendre visite. Ils ont passé quelques heures à évoquer leurs souvenirs d'enfance. Leurs rencontres se sont poursuivies au fil des jours et ils ont commencé à passer des nuits blanches, buvant, se droguant et bavardant avec des filles de joies. Un après-midi, Ahmed et Abderrazak se sont rencontrés. Le premier attendait sa maîtresse. Il avait fixé un rendez-vous afin qu'elle passe la soirée avec lui et son ami, Abderrazak. Quand elle les a rejoints, ils se sont acheminés vers Oued Oum Rabiî. Là, ils ont commencé à s'enivrer et à rigoler. D'un verre à l'autre, les têtes ont tourné au point que les deux amis et la fille ne contrôlent plus leurs comportements. Quand Ahmed s'est éloigné de quelques mètres pour satisfaire un besoin, Abderrazak a chuchoté quelques mots à l'oreille de la fille. Il la désire. La fille lui fait des reproches qui deviennent rapidement des insultes. Abderrazak la gifle et elle fond en larmes. Quand Ahmed les rejoint, il demande des explications. Son amie se contente de pleurer et Abderrazak garde le silence en continuant à s'enivrer. Une fois qu'elle a repris son calme, elle explique à son amant que Abderrazak lui a fait des avances. « Il veut faire l'amour avec moi », lui affirme-t-elle. Hors de lui, Ahmed s'adresse à son ami en des termes obscènes. Perdant son calme, Abderrazak se lève, s'avance vers Ahmed et le pousse violemment. Ahmed perd son équilibre et tombe à terre. Puis il se relève pour avancer vers Abderrazak qui brandit un couteau. Et comme un monstre, il assène un premier coup à Ahmed au niveau de l'abdomen. Ahmed crie et sous le choc et la douleur, il tourne le dos à Abderrazak. Celui-ci lui porte un deuxième coup de couteau au dos. Ahmed s'effondre et il est évacué vers l'hôpital Mohammed V d'El Jadida où il rend l'âme. Abderrazak a été conduit à la chambre criminelle près la cour d'appel d'El Jadida.