La 5ème édition du Congrès international qui lui est dédié se poursuit jusqu'au 12 décembre Le Congrès international de l'arganier, organisé à Agadir du 10 au 12 décembre, est un rendez-vous régulier pour présenter les acquis et résultats de la recherche scientifique sur l'arganier et l'arganeraie et de nouvelles orientations. Le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a présidé mardi à Agadir la cérémonie d'ouverture des travaux de la 5ème édition du Congrès international de l'arganier placée cette année sous le thème «Capital naturel de l'arganeraie : valeur et valorisation», et qui connaît la participation de chercheurs et académiciens nationaux et internationaux et des acteurs économiques qui s'intéressent aux différents aspects liés au secteur de l'arganier. Le congrès est organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI par l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA), sous la tutelle du ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et la GIZ. Ce rendez-vous biannuel, qui se déroule en parallèle avec la première édition du Salon international de l'arganier, vise le partage des connaissances scientifiques et techniques entre les chercheurs nationaux et internationaux, les gestionnaires forestiers, les acteurs économiques et les institutions de développement. C'est l'occasion de communiquer et de capitaliser les résultats et acquis de la recherche scientifique sur l'arganeraie et l'arganier et faire le point sur des initiatives et approches actuelles en matière d'évaluation et de valorisation du capital naturel de la Réserve de biosphère des arganeraies (RBA). Organisée juste après la 2ème évaluation décennale de la RBA, cette 5ème édition est amenée à proposer de nouvelles orientations, notamment en matière de valeur et valorisation du capital naturel de la RBA en mettant en lumière l'importance de cet écosystème. Cette édition, qui se veut une édition de synthèse, de capitalisation des acquis et résultats de la recherche scientifique sur l'arganier et l'arganeraie, ambitionne également d'examiner les rôles joués par les ressources de la RBA, en particulier l'arganier, dans le développement et la création de richesse. Aujourd'hui, l'arganier se veut être une filière d'innovation, porteuse d'un potentiel d'investissement, créatrice d'emploi par excellence et accompagnatrice des jeunes chercheurs. La filière de l'arganier bénéficie d'un intérêt particulier dans le cadre du Plan Maroc Vert, avec la création de l'ANDZOA en 2010 et la signature d'un contrat programme pour la période 2012-2020 entre le gouvernement et l'interprofession de la filière pour le développement de la filière. Les objectifs stratégiques de ce contrat programme, à l'horizon 2020, consistent en la réhabilitation de 200.000 ha de l'arganeraie, la domestication de l'arganier et l'extension de sa culture en conduite moderne sur 5.000 ha, l'augmentation de la production de l'huile d'argane pour atteindre 10.000 tonnes/an en 2020 et la mise en place de projets Pilier I et Pilier II en vue d'une valorisation et d'une promotion modernes et efficientes des produits de l'arganier. Pour la mise en œuvre de ce contrat programme, l'ANDZOA a adopté plusieurs programmes, parmi lesquels le programme de réhabilitation de l'arganeraie et le programme d'arganiculture. Le programme de réhabilitation de l'arganeraie porte sur une superficie de 200.000 ha à l'horizon 2020. La réhabilitation porte notamment sur la régénération de l'arganier pour l'amélioration des performances des arganeraies existantes. Les réalisations sont de 146.397 ha pour la période 2012-2018. Le projet de développement de l'arganiculture dans les environnements dégradés (DARED), financé par le Fonds vert pour le climat, vient couronner les efforts déployés par les différents partenaires. Ce projet porte notamment sur la plantation de 10.000 ha, la mobilisation des eaux de surface, le renforcement des capacités des acteurs et l'organisation des maillons de la chaîne de valeur de la filière. Par ailleurs, dans le cadre de l'accompagnement de la mise en œuvre de la filière arganier, des activités de recherche sont menées pour répondre aux orientations du Plan Maroc Vert et concernent principalement quatre axes, à savoir l'amélioration génétique et la création de variétés d'arganier et sélection d'arganiers performants, la multiplication des plants sélectionnés, l'élaboration des techniques de conduite des vergers modernes d'arganier, la valorisation de l'arganier et ses produits ainsi que l'utilisation de la biotechnologie dans la recherche sur l'arganier. A ce jour, des résultats de recherche importants ont été atteints. Il s'agit notamment de l'inscription en 2018 de six variétés d'arganier caractérisées par leur large adaptation et par leur précocité de production au catalogue officiel. L'arganier (Argania spinosa L.) est un arbre endémique du Maroc, pivot d'un système agro-sylvo pastoral unique qui s'étend sur une superficie de 830.000 hectares environ dans les régions semi-arides à arides atlantiques du Maroc. Cet écosystème, aux utilités et rôles multiples, offre de grandes potentialités pour l'amélioration du niveau de vie des populations rurales. Cette édition du congrès, qui se tient sous forme de tables rondes, de conférences et de visites de terrain, a connu la participation de 230 chercheurs (60 communications orales et affichées), issus de 9 pays ainsi que la participation de responsables gouvernementaux, de représentants des partenaires techniques et financiers, des leaders de la société civile ainsi que de nombreux professionnels. M. Akhannouch a présidé la signature de deux conventions. La première, entre le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, et la Fifargane, porte sur la mise à niveau de l'interprofession. La deuxième convention concerne la promotion du label bio des produits de l'argane. Celle-ci a été signée entre la Fifargane et la Fédération interprofessionnelle du bio au Maroc (Fimabio). «L'organisation simultanée du Salon et du Congrès international de l'arganier démontre l'importance de la filière de l'arganier au Maroc ancrée dans le patrimoine culturel et agricole du Royaume et qui a été reconnu par l'Unesco à deux reprises, en l'occurrence la Réserve de biosphère de l'arganeraie en 1998 et la reconnaissance des pratiques et savoir-faire liés à l'arganier en tant que patrimoine matériel et immatériel de l'humanité en 2014», souligne M. Akhannouch dans son allocution par l'occasion. En marge de cet événement, le ministre a procédé à la remise de prix aux meilleures recherches sur l'arganier à l'occasion de l'organisation du Prix de jeunes chercheurs qui a pour objectif de promouvoir et de développer une recherche d'excellence par les jeunes chercheurs, doctorants et mémorisants. Plusieurs prix et distinctions ont été décernés aux meilleurs travaux de recherche, toutes disciplines confondues.