Les membres du bureau exécutif du Rassemblement national des indépendants (RNI) se réunissont demain vendredi pour examiner l'avenir du parti. La création d'un poste de secrétaire général n'est pas exclue. Le bureau exécutif du RNI se réunira, demain vendredi, dans une ambiance assez particulière. En effet, au moment où tous les grands partis politiques s'activent, à quelques jours de l'ouverture de la session parlementaire du printemps, le RNI, lui, semble embourbé dans des querelles internes. Dans une lettre adressée aux membres du bureau exécutif, Mohamed Bentaleb, également membre du bureau, a passé en revue un nombre incalculable de défaillances au sein du RNI. Tout d'abord, le bureau exécutif, qui doit normalement se réunir chaque semaine, ne l'a pas fait depuis le 2 décembre 2004. Et au cours de l'année dernière, les membres de ce même bureau ne se sont retrouvés autour d'une même table que 11 fois seulement. Résultat: le RNI s'est complètement écarté de la scène politique, car les réunions régulières des instances du parti permettent, justement, au RNI de s'exprimer sur les grands évènements politiques, économiques et sociaux. Quant aux Comité central et Conseil national, ils ne se sont jamais réunis en 2004. Le constat est le même pour les bureaux locaux du RNI et les sections professionnelles (femmes, jeunesse…). "Ce parti est aujourd'hui incapable d'avancer le nombre exact de ses adhérents", a ajouté Bentaleb. Seule exception: "les groupes parlementaires", souligne Bentaleb dans sa lettre, qui reflète apparemment l'avis de quasiment tous les membres du bureau exécutif. En effet, sur les 22 membres de ce bureau (plus le président), 18 auraient signé une pétition appelant à un renouveau du RNI. Les cinq autres sont les ministres non élus, mais qui y siègent de plein droit. Il s'agit de Salah Eddine Mezouar (Commerce, Industrie et Mise à niveau de l'Economie), Rachid Talbi Alami (Affaires économiques et générales), Mohamed Boussaïd (Modernisation des secteurs publics) et Anis Birou (Lutte contre l'Analphabétisme). En somme, le parti d'Ahmed Osman manque de visibilité. Même les membres les plus importants du parti semblent aujourd'hui incapables de définir les références idéologiques du RNI. Ce bouillonnement interne a remis sur le tapis certains dossiers qualifiés de "chauds" par bon nombre de membres du bureau exécutif. C'est le cas notamment d'un immeuble offert par Feu Hassan II au parti. Cet imposant édifice, en plein centre de Rabat, a été vendu au groupe MCMA/MAMDA. "Où est passé l'argent de cette vente"?, s'interrogent les RNIstes. L'intérêt que portent les militants du RNI à cette affaire est grand car avant sa vente, l'immeuble a été complètement restauré avec les fonds de l'imprimerie du parti. Cette dernière est aujourd'hui mise en liquidation, ce qui a jeté les employés dans une misère atroce. Malgré tout cela, les refuzniks ne souhaitent pas le départ d'Ahmed Osman. Ce qu'ils exigent, par contre, c'est la nomination d'un secrétaire général qui sera chargé de remettre le RNI sur les rails. Le poste de président sera, en définitive, honorifique. Plusieurs candidats semblent être intéressés par ce poste de secrétaire général. Toutefois, les militants souhaitent que cette nouvelle page ne donne pas lieu à d'autres dérapages. Le choix du secrétaire général est donc décisif. "Ceux qui ont une mauvaise réputation auprès des militants ou qui sont trempés dans des affaires douteuses ou soumises à la Justice n'ont pas de place à la tête du RNI", lance un député RNI. Et d'ajouter: "Il y va de la crédibilité de notre parti et de son avenir".