Les parents qui restent les premiers contributeurs financiers pour faire vivre ces établissements rejettent catégoriquement cette décision unilatérale. Non aux augmentations abusives. Non à la différenciation entre pôles. Stop à l'augmentation des frais de scolarité. Ces revendications ont été placardées sur les murs de l'Union des Conseils de parents d'élèves, communément appelée UCPE qui a tenu une conférence de presse jeudi. Cette réunion intervient deux jours seulement après le déclenchement d'une forte mobilisation. «C'est un dossier récurrent qui revient chaque trois années. Depuis 2009, les parents d'élèves n'ont pas cessé de subir des augmentations. Depuis cette année, elles étaient échelonnées à 1.500 DH par an. Mais suite à des mobilisations protestataires il y a 4 ans, ces augmentations ont été revues à la baisse pour être fixées à 750 DH», nous déclare Moulay Driss El Alaoui, vice- président de l'UCPE. Aujourd'hui le débat est relancé puisque la grille tarifaire pour la prochaine rentrée scolaire va encore significativement changer. On annonce ainsi une augmentation prohibitive des frais de scolarité différenciée d'une région à une autre, basée sur le taux d'inflation national et le coût de l'investissement immobilier propre à chaque établissement. Une décision unilatérale que rejettent catégoriquement tous les parents qui restent les premiers contributeurs financiers pour faire vivre ces établissements. Les frais de scolarité servent bien entendu à équilibrer les budgets des établissements. Les parents expliquent que dans la structure des ressources des organismes de l'Agence française pour l'enseignement français à l'étranger (AFEF), les trois quarts des ressources proviennent des frais de scolarité, donc des parents, alors que l'Etat français n'assure que le quart. «Il faut savoir que la contribuation des parents est déjà forte puisqu'elle représente plus de 60% du fonctionnement des établissements et il est inconcevable de contribuer davantage à l'élaboration de ces projets immobiliers qui seront avant tout propres aux établissements et propres au rayonnement de la France à travers le réseau de l'enseignement français», s'indigne M. El Alaoui. Ce dernier explique que le ministère des affaires étrangères francais est à l'origine de cette situation conflictuelle. «Le ministère de tutelle ne donne pas assez de moyens pour que l'Agence française pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) puisse réaliser ses projets. Donc c'est un problème de budget. Et nous en tant que parents d'èlèves nous ne pouvons accepter que ce budget soit équilibré au profit des augmentations de frais de scolarité donc au détriment des parents». Par ailleurs, les parents n'approuvent pas leur mise à l'écart. Car parmi les annonces de la dernière conférence tenue à Paris sur le plan de développement de l'enseignement français à l'étranger le 3 octobre 2019 figure l'association des familles à la vie des établissements. Or, ces parents ont été surpris de voir que ces établissements agissent sans concertation, notamment dans la préparation du budget. Dans l'attente de nouveaux rebondissements, les mouvements de protestation, se poursuivront. Une rencontre à laquelle prendra part l'UCPE est prévue le 10 décembre à Paris au ministère des affaires étrangères pour la présentation du contrat d'objectifs et de moyens de l'agence pour l'exercice 2020-2022.