Interview de Lorenzo Cagnoni, président de l'Italian Exhibition Group (IEG) ALM : Quel rôle joue Ecomondo dans le domaine environnemental ? Lorenzo Cagnoni : Les grands salons internationaux – Ecomondo étant le plus important dans la zone euro-méditerranéenne pour l'économie circulaire organisé par Italian Exhibition Group (IEG) du 5 au 8 novembre prochain en Italie à Rimini -sont des références ultimes pour tout le secteur. Ils permettent à tous les acteurs du marché de développer leur activité, mais également leur réseau. Et, naturellement, d'avoir un aperçu inédit sur toutes les nouveautés du secteur, notamment des technologies utiles à la collecte, le traitement et le recyclage des déchets, mais également des projets d'application sur le territoire et de partage des financements disponibles. Dans le domaine environnemental, cet aspect est encore plus marqué puisque la filière agit sur un bien fondamental pour les communautés des citadins. L'économie et l'efficience sont, en matière d'environnement, de nouveaux paradigmes, un engagement à prendre aujourd'hui pour les générations actuelles et futures. Donc, Ecomondo a non seulement une fonction commerciale pour les entreprises, mais également une fonction culturelle puisqu'il alimente le débat sur la nécessité de changer nos styles de vie. Comment se présente cette nouvelle édition ? Nous attendons mille trois cents exposants de 30 pays différents, et des visiteurs venant de 150 pays. 150 séminaires sont au programme, avec mille intervenants. Je rappelle qu'en plus d'Ecomondo, sont prévus le salon international Key Energy dédié aux énergies renouvelables et à l'efficience énergétique, ainsi que le salon bisannuel Sal.Ve, sur les Véhicules écologiques. La Bioéconomie circulaire sera principalement axée sur les normes UE visant à limiter et éliminer les produits en plastique à usage unique, tandis que les grandes entreprises italiennes à l'avant-garde mondiale dans le secteur des bioplastiques biodégradables et compostables seront les protagonistes d'Ecomondo. Autre macro-secteur de l'exposition, celui de l'Assainissement des sites contaminés et la requalification qui s'en suit, avec la participation des acteurs clés du secteur. Cette zone sera également le témoin des premiers pas du nouveau secteur sur le risque hydrogéologique, dédié à des systèmes et des solutions de prévention et aux principaux risques climatiques, comme les inondations et l'érosion du littoral. Quelles sont les nouveautés programmées à ce niveau ? L'approbation par l'UE du Paquet sur l'Economie circulaire, et la transposition qui s'en suit au niveau national, donne une direction quant à l'évolution du système de récupération et recyclage des déchets. Dans ce domaine, le « modèle Italie » est à l'avant-garde. En 2018, 80,6 % des déchets d'emballage ont été récupérés (10,7 millions de tonnes), avec un pourcentage de recyclage qui frôle les 70 %. Ecomondo met en place, cette année encore, un grand programme de rencontres sur le thème du plastique. La section spécialisée d'exposition de Global Water Expo se développe, accompagnée de plusieurs rencontres scientifiques de très haut niveau. Cette édition de Global Water Expo sera encore l'occasion de suivre de près l'évolution des projets d'innovation dans le secteur hydrique, cofinancés par la Commission européenne. Enfin, l'accent sera également mis sur les start-up italiennes et internationales. Quelle place occupe le Maroc dans cet événement ? Il occupe une place de choix étant donné l'intérêt et la propension de votre pays pour les thèmes environnementaux. En effet, le Maroc investira 14 milliards de dollars dans le secteur énergétique, principalement dans les projets d'énergies renouvelables lancés par le Roi Mohammed VI afin de se conformer aux exigences nationales et de lutter contre le changement climatique, en promouvant l'utilisation d'une énergie propre. En octobre 2018, Rabbah, ministre de l'énergie, des mines et du développement durable du Maroc, avait informé que le gouvernement marocain souhaitait investir 40 milliards de dollars dans le secteur de l'énergie d'ici à 2030, dont 30 milliards seraient destinés au secteur des énergies renouvelables (source Africaffari). Ecomondo s'annonce riche en inspirations et en événements concernant l'Afrique du nord, notamment le Maroc. Parmi les événements au programme, et pour n'en citer que quelques-uns, « L'internationalisation du secteur italien des énergies renouvelables afin de favoriser les investissements en Afrique » est le workshop organisé par Res4Africa&Res4Med qui aura lieu à Key Energy et qui illustrera les perspectives et opportunités d'investissements en Afrique pour les entreprises privées qui opèrent dans le secteur. L'événement portera sur l'approche intégrée au développement en Afrique dans les secteurs de l'énergie, l'eau et les aliments, ainsi que sur les nouveaux instruments financiers pour accélérer l'investissement du secteur des énergies renouvelables en Afrique. Un autre événement d'envergure internationale, « Energies renouvelables, efficience et mobilité à la lumière du Plan Energie et Climat », portant sur les énergies renouvelables et l'évolution de la mobilité électrique durable, fera intervenir des personnalités influentes et importantes du secteur. Quelles sont vos ambitions pour assurer la continuité et le rayonnement de ce rendez-vous ? La mission d'un organisateur comme Italian Exhibition Group, à travers Ecomondo qui est aujourd'hui une plateforme internationale d'excellence pour l'économie circulaire, est de diffuser la culture environnementale dans le monde en partageant les savoirs et la technologie afin de déployer complètement une économie circulaire et, naturellement, de concevoir un monde meilleur.