Les deux parties viennent d'organiser une réunion consacrée à la feuille de route du secteur «Nous n'avons pas voulu une réunion de doléances mais plutôt celles des solutions». Les propos émanent de Faouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Les membres de la Confédération viennent, en effet, de rencontrer la fraîchement nommée ministre du tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale, Nadia Fettah Alaoui. «Nous avions une ministre très à l'écoute au cours de cette réunion qui a duré d'ailleurs deux heures avec la participation de l'ensemble de l'état-major du ministère ainsi que des représentants de la direction de l'aviation civile et de l'ONDA (Office national des aéroports). Nous avons senti que nos propositions ont été bien considérées», ajoute la même source. Il faut dire que pour cette première rencontre après la prise de fonction de la nouvelle ministre il y a quelques semaines à peine, les deux parties ont évité les sujets qui fâchent, notamment le côté fiscal. «Nous avons soulevé la question fiscale vraiment à la fin de la réunion qui a été consacrée essentiellement à notre vision et feuille de route pour le secteur. Certes, nous avons exprimé notre frustration concernant les dispositions fiscales dans le projet de loi de Finances 2020 soumis actuellement au Parlement, surtout au regard des contraintes de compétitivité imposées par la forte concurrence à l'échelle de la Méditerranée, mais nous avons décidé de travailler déjà sur le prochain PLF 2021 qui sera pris à bras-le-corps dès le mois de février prochain», précise le vice-président de la Confédération nationale du tourisme. L'une des principales conclusions de cette rencontre concerne notamment l'organisation de réunions régulières au cours des 6 prochains mois pour «tracer ensemble un plan d'action de la feuille avec une nouvelle vision marketing. Il semble ainsi que les deux parties se soient mises d'accord pour aller vers des marques régions comme la marque Agadir ou la marque Fès. L'un des axes de travail au cours de la rencontre a porté sur un changement de paradigme pour aller chercher le client sans oublier le dossier de la formation qui devrait être également dirigée vers les attentes des clients. Le dossier du digital a été également présent au cours de la réunion avec la volonté de l'implication de l'ensemble des acteurs concernés pour explorer de nouvelles pistes de solutions». A noter enfin que Mme Fettah Alaoui a rencontré au cours de la même réunion les représentants du secteur de l'artisanat notamment les Chambres d'artisanat et leur Fédération, ainsi que la Fédération des entreprises d'artisanat, fait savoir la même source. Ces séances de travail ont constitué une première occasion pour écouter les préoccupations et attentes des professionnels, premiers partenaires de l'ensemble des programmes et des chantiers du ministère. Selon le ministère de tutelle, ces rencontres ont permis de dresser un planning des réunions futures et un cadre de travail à suivre, favorisant la concertation et la coordination à même de faire face aux défis à relever par les deux secteurs considérés comme leviers porteurs en matière d'emploi et de développement du pays. Déception Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, la Confédération nationale du tourisme avait exprimé sa déception quant aux dispositions du projet de loi de Finances 2020. «Tout d'abord nous attendions la mise en œuvre des recommandations des Assises de la fiscalité tenues en mai 2019». Faut-il rappeler que ces Assises ont connu une approche participative très louable impliquant toutes les forces vives de la nation. Les recommandations qui en ont découlé étaient donc le fruit d'un consensus très large vers notamment deux points : Les citoyens sont trop taxés à travers l'impôt sur le revenu. Les entreprises sont trop taxées à travers l'impôt sur les sociétés, entre autre sur les taxes locales», avait indiqué la CNT. «D'une part les tranches d'impôt sur les revenus n'ont pas été touchées, d'autre part le taux de la deuxième tranche de l'impôt sur les sociétés est passé de 17,5 à 20% ! A l'instar du secteur de l'industrie qui voit son impôt sur les sociétés de la tranche supérieure passer de 31 à 28% et des entreprises installées dans les zones d'accélération industrielle qui vont bénéficier d'un taux spécifique de 15%, nous aurions souhaiter aussi être considéré comme secteur productif important par son apport en devise permettant d'équilibrer note balance commerciale», avait ajouté la même source.