La Confédération nationale du Tourisme a exprimé dans un communiqué son mécontentement quant aux dispositions prévues dans le Projet de loi de Finances 2020. Le communiqué déclare que la confédération attendait la mise en œuvre des recommandations des assises de la fiscalité tenues en mai 2019. A l'instar du secteur de l'industrie qui voit son impôt sur les sociétés de la tranche supérieure passer de 31% à 28% et des entreprises installées dans les zones d'accélération industrielle qui vont bénéficier d'un taux spécifique de 15%, le secteur du tourisme aurait souhaité aussi être considérés comme secteur productif important par son apport en devise permettant d'équilibrer la balance commerciale. De plus, l'hôtellerie sera touchée de plein fouet par la hausse de l'IS de 17,5% à 20%. D'autant plus qu'il n'y a aucun signe de la part du gouvernement pour soutenir ce secteur ajoute le communiqué. La CNT estime que le tourisme aujourd'hui doit être réinscrit dans les priorités de l'Etat au cœur même du nouveau modèle de développement économique. Il faut qu'il soit appuyé par tous pour que notre pays soit plus compétitif. La compétitivité des opérateurs de l'industrie touristique ne peut se faire que si on allège le poids de leur fiscalité ajoute le communiqué. Les opérateurs marocains souffrent par rapport à leurs voisins. Pour ne pas citer d'autres pays, la Tunisie a une fiscalité plus globale sur le secteur du tourisme. Par exemple une TVA de 7% est appliquée sur l'ensemble des services rendus au tourisme. Chez nous on doit naviguer entre une TVA à 20% sur les agences de voyages et les locations de voitures, 14% pour le transport touristique et 10% pour l'hébergement et la restauration. La CNT déplore qu'on ne peut être compétitif avec un millefeuille de taxes locales (taxe professionnelle, taxes de séjours, taxe de débit de boisson, taxe de promotion touristique, taxe sur les enseignes,...). Le Maroc est actuellement à une progression moyenne de 800.000 nouveaux clients par an. Sachant que 30 nouveaux clients permettent la création d'un nouvel emploi, le tourisme est en mesure de créer 25.000 emplois nouveaux et pérennes chaque année. Ceci n'est envisageable que le pays est compétitif au niveau des prix qui seront proposés. « Nous avons bien peur qu'avec ce qui a été prévu dans la prochaine loi de finances, ce ne soit l'effet inverse qui se produise » conclut le communiqué.