Le taux d'utilisation de capacité ne dépasse pas les 50% Sur les 111 millions de quintaux de blé tendre disponibles, seulement 50 millions sont écrasés au niveau des minoteries nationales, soit un taux d'utilisation de capacité ne dépassant pas les 50%. La surcapacité des minoteries continue de plomber le secteur, qui réalise un chiffre d'affaires annuel moyen d'environ 20 milliards de dirhams. Il s'agit de l'un des problèmes structurels qui freinent son développement, et ce indépendamment du rendement de la campagne agricole qui reste tributaire des aléas climatiques. Pour expliquer la surcapacité avérée de l'outil de transformation, Abdellatif Izzem, directeur général de la Fédération nationale de la minoterie (FNM), évoque le flux d'investissement massif qu'a connu le secteur durant les dernières années ainsi que la concurrence externe. «Nous avons investi plus qu'il ne le faut avec l'espoir que l'export absorbe la surcapacité. Or, le marché de l'export s'est arrêté depuis plus de dix ans. De plus les pays destinataires de nos produits se sont équipés de leurs propres outils de transformation. Du coup ils n'ont plus recours à l'importation», assure-t-il. Pour contourner ces entraves, les membres de la fédération sont actuellement en quête de pistes de sortie de la crise. Un plan d'action a été élaboré dans ce sens afin de définir les priorités et les mesures à prendre pour relancer ce secteur d'activité employant 10.000 personnes au niveau national. Les mesures prises tendent à assainir le marché des farines, à réguler l'offre du secteur ainsi qu'à élaborer d'une charte de bonnes pratiques commerciales. «Nous sommes condamnés à agir et à jouer notre rôle de locomotive. Notre activité reste limitée à l'écrasement du blé et des céréales. Nos équipements sont formatés à cela. On ne peut faire autrement alors qu'en amont, à savoir les agriculteurs, ils peuvent à tout moment diversifier leur production en passant des céréales à la culture de leur choix», explique M. Izzem. Les écrasements au niveau des minoteries marocaines donnent lieu à la fabrication des produits de blé tendre. Ces produits sont constitués de farines subventionnées (FNBT et farine spéciale Sahara), de farines libres et de sous-produits. Notons que le secteur de la minoterie industrielle est composé de près de 164 unités de production. Citons à cet effet 137 moulins spécialisés dans l'écrasement du blé tendre pour la fabrication des farines destinées à la boulangerie, pâtisserie, biscuiterie. Le Maroc dispose également de 17 semouleries écrasant le blé dur pour la fabrication des semoules destinées à la production des pâtes alimentaires et couscous ainsi que 10 unités spécialisées dans l'écrasement de l'orge. Sur le plan géographique, l'axe de Casablanca-Fès comporte la moitié des unités industrielles. Cette forte concentration s'explique par le fait que cet axe est proche des zones de production et d'approvisionnement. Il est à souligner que le secteur de la première transformation a souvent recours à l'importation de céréales pour combler les besoins du marché national. Des achats qui varient selon la production nationale en quantité et en qualité.