Après des mois de perturbations à cause de mouvements de grève du zèle des bagagistes, l'aéroport Mohammed V de Casablanca reprend son activité normale. Depuis samedi dernier, et sous l'égide de la Commission de l'Intérieur mise en place pour se pencher sur les dysfonctionnements au sein de cette enceinte aéroportuaire, la situation est revenue à la normale. «Les choses se sont nettement améliorées aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du site», nous confie une source proche du dossier. En effet, et outre les dispositions prises pour l'amélioration du rendement à l'intérieur et à l'extérieur de l'aéroport, la Commission de l'Intérieur a, depuis vendredi 20 septembre, restitué la programmation des activités des bagagistes à l'entreprise chargée de la gestion de ce volet; tout en imposant, en même temps, le recours au pointage des employés bagagistes. Ce qui a permis de mettre fin à l'anarchie qui régnait jusque-là et qui était l'œuvre des dirigeants des mouvements de grève sauvages (ou du zèle) des bagagistes. Rappelons que ces mouvements de protestation non déclarés avaient causé beaucoup d'inconvénients aux passagers des vols de l'aéroport. Ils avaient surtout mis à mal l'image d'un site névralgique pour le Royaume. Il est à souligner qu'au cours de ces grève, les dirigeants de ces protestations sauvages avaient profité des rapports de force sous la menace de paralyser le trafic au sein du plus grand aéroport du Royaume pour accaparer la programmation des activités des bagagistes et pour imposer la suppression du pointage à l'égard des employés de cette branche d'activité. Du coup, ils se donnaient le pouvoir de gérer l'activité et de s'auto-planifier les affectations d'emplois et la programmation des heures supplémentaires. Aussi l'employeur était sommé de payer les salaires et les heures supplémentaires sans qu'il ait le droit de vérifier si les employés rémunérés étaient présents ou absents et si les employés présents avaient bel et bien respecté les heures de travail réglementaires, ou effectué des heures supplémentaires. Conséquence : un climat d'injustice au sein de la majorité des bagagistes et une facture supplémentaire de plusieurs millions de dirhams par mois pour l'employeur à cause des emplois fictifs et des heures supplémentaires non justifiées. D'ailleurs, c'est cette situation de rente dont profitent les dirigeants des mouvements de protestation qui était à l'origine du blocage du dialogue social. Car, en dépit des accords passés en juillet dernier avec l'employeur pour une augmentation de 30% et une série d'avantages sociaux (billets d'avion et des missions Omra…) au profit des bagagistes qui, rappelons-le, travaillent sous des contrats CDI (contrats à durée indéterminée), les dirigeants des mouvements de grève du zèle s'attachaient plus à cette situation de rente dont ils profitaient qu'à l'amélioration de la situation de leurs collègues. Ainsi, ils avaient fait pression pour garder le contrôle de la programmation et pour supprimer le pointage pour éviter tout contrôle de présence. Or, depuis vendredi 20 septembre, et en coordination avec la Commission de l'Intérieur et les parties concernées, les pouvoirs publics ont repris les choses en main en confiant la programmation des bagagistes à l'employeur et en imposant le pointage à tous les employés. Résultat : l'activité a retrouvé son cours normal et la gestion des bagages se fait dans les meilleures conditions.