Les cliniques de santé sexuelle jouent un rôle important dans la lutte contre le VIH. Au Maroc, l'Association de lutte contre le sida a été la première et la seule à avoir ouvert un centre de santé sexuelle pour les HSH (hommes ayant des relations avec des hommes) à Marrakech en 2010. Malgré les retombées positives de ces centres et leur impact sur la réduction des nouvelles infections, la duplication des cliniques de santé sexuelle par les associations reste très limitée, en dehors de l'ALCS qui dispose actuellement de 4 cliniques de SSR opérationnelles à Agadir, Casablanca, Marrakech et Rabat. A noter que 4 autres cliniques seront ouvertes d'ici 2020 (deux en 2019 et 2 autres en 2020). Ces cliniques communautaires offrent plusieurs prestations, à savoir la consultation médicale, la consultation psychologique , la mise sous PrEP (traitement pré-exposition), la médiation thérapeutique pour les personnes atteintes de VIH. Elles offrent également un appui à la prise en charge des personnes infectées par le VIH, un appui juridique pour les personnes violentées et appui socio-économique pour les personnes en extrême vulnérabilité. Pour aboutir à une prévention combinée opérationnelle et structurée selon les attentes des usagers, le collectif des associations subventionnées par le Fonds mondial et appuyé par l'Onusida constitué de neuf associations, notamment l'ALCS, l'Association marocaine de planification familiale (AMPF), la Ligue marocaine de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (LMLMST), l'Organisation pan-africaine de lutte contre le sida (OPALS)… viennent de lancer un appel à consultation dans l'objectif de développer un modèle de clinique de santé sexuelle adapté aux spécificités des différentes populations clés et les parties prenantes. Il sera aussi question d'identifier les modalités de partenariat entre le ministère de la santé et les associations ainsi que d'élaborer un cahier des charges pour la mise en place de ces cliniques. Rappelons qu'au Maroc, environ 20.000 personnes sont atteintes du VIH, dont 28% ne connaissent pas leur statut sérologique. 990 nouvelles infections sont enregistrées chaque année. Le nombre de décès s'élève à 480 par an, selon les données du ministère de la santé. Le nombre de personnes sous traitement antirétroviral (TARV) a connu une nette augmentation, en passant de 5.301 en 2012 à 13.641 à fin 2018. Selon les projections du plan stratégique national de lutte contre le sida (PSN), ce nombre devrait continuer à augmenter pour atteindre 19.000 en 2021.