Le sujet ne cesse d'interpeller et il n'est pas gagné d'avance. C'est dans ce cadre que le lobbying des ONG devrait intervenir pour forcer la main aux pouvoirs publics et les motiver à mettre en œuvre l'application des articles prévus dans le cadre de la Constitution pour redonner à la femme marocaine la place qui lui revient. L'initiative de l'association Jossour en représente une parmi d'autres. Une délégation marocaine multidisciplinaire composée de 41 femmes, hommes et jeunes a assisté en effet du 25 au 28 août, à la Mer Morte, en Jordanie, à la clôture du projet «Femme partenaires du progrès». La conférence internationale a été placée sous la présidence effective du Dr. Omar Razzaz, Premier ministre de Jordanie. Initié par la Chaire Jabran Khalil Jabran de l'Université Maryland et financé par le Mepi, le projet a ciblé trois pays de la région Mena et réuni plus de 120 personnes, hommes et femmes de 16 pays. L'occasion pour chacun des trois pays de présenter leurs activités et de relever leurs stratégies et approches innovantes pour l'autonomisation des femmes. «L'événement a réuni trois grandes associations partenaires : Jossour forum des femmes marocaines (Maroc), World of Letters (Jordanie) et Abolish 153 (Koweit)», rapportent les organisateurs. En deux ans, le think tank concernant le projet WPP, impliquant la contribution de femmes leaders a fait état de plusieurs réalisations. 36 événements scientifiques ont été, en effet, organisés, impliquant plus de 1000 leaders. Deux ouvrages ont été publiés et 250 articles sont parus dans la presse pour porter l'initiative. Résultats des courses, 3.000 jeunes ont pu être formés, 10.000 autres ont suivi les vidéos en streaming, réalisées par l'association Jossour FFM sur l'impact des proverbes marocains. 100.000 jeunes ont partagé les vidéos sur les réseaux sociaux. Et enfin, 1.500 personnes ont assisté à la pièce de théâtre «Maaktoub» sur l'héritage. Bref, ces deux années de travail ont permis de renforcer les connaissances et les capacités des femmes notamment en matière de leurs droits. La conférence a enregistré une forte représentation. Au cœur de l'action, la présentation et l'échange autour des résultats du projet WPP des trois pays (Maroc-Koweit et Jordanie). La production de pièces de théâtre a permis de valoriser l'engagement de la culture et de l'art dans l'égalité. C'est dans ce sens que May Rihani, directrice de la Chaire Gibran de l'Université du Maryland, a déclaré que «la plate-forme d'échange et de partage de connaissances, d'expériences, d'idées innovantes et de bonnes pratiques est à même de promouvoir l'égalité et d'améliorer la situation des femmes». De son côté, Omayma Achour, présidente de l'association Jossour, a rappelé que «nous vivons dans une génération 4.0, clouds, intelligence artificielle, la digitalisation du plaidoyer qui a été utilisé pour la réussite des actions innovantes de ce projet avec les femmes leaders. Ce projet est le troisième du genre. Le second projet avait formé en 2015, plus de 500 jeunes de 12 universités et écoles supérieures, dans différentes villes du Royaume notamment Rabat, Casablanca et Marrakech. La campagne digitale ciblait les droits des femmes». Le débat sur l'égalité est profond et tributaire de partenariats productifs pour la concrétisation effective d'une société démocratique et égalitaire. Les défis, à Jossour ffm, c'est avant tout la formation de la nouvelle génération, actrice de changement, qui s'engage ainsi dans la promotion des droits de l'Homme, de l'égalité et de la justice sociale.