c?? jp?président de l'APEFEL (Association marocaine des Producteurs et Exportateurs de Fruits et Légumes), Abderrazak Mouisset, il est encore prématuré de quantifier les préjudices causés par la vague de froid qui a touché récemment le Maroc. ALM : Après la vague de froid qui a sévi dernièrement au Maroc, vous avez qualifié le secteur agricole de «secteur sinistré», quel est le constat aujourd'hui ? Abderrazak Mouisset : Depuis la vague de froid, on n'a pas encore quantifié les dégâts causés par cette catastrophe naturelle. Certes, il y a des petits dégâts qui sont visibles, mais il y a aussi des dommages qui ne se manifestent que plus tard et qui ont besoin d'un diagnostic bien détaillé de la part des professionnels. Il est encore prématuré de quantifier les préjudices causés par la vague de froid qui a frappé le Maroc récemment. Mais une chose est sûre, tout cela ne sera senti que l'année prochaine. En revanche, pour tout ce qui est arboriculture, exemple banane, nectarine, pêche… on peut dire, aujourd'hui, qu'il y aura une baisse de 60% par rapport à la production de l'année. Partant de cette situation-là, peut-on dire qu'il y aura un impact sur la consommation ? Les productions de plein champ sont entièrement détruites. Des cultures comme la courgette, le haricot, l'aubergine ont subi des dégâts importants. Donc pour tout ce qui est petits légumes, il va y avoir une pénurie sur le marché local durant les mois de mars et avril. Seule la tomate, cultivée sous serre, sera épargnée. Vous avez appelé le gouvernement à établir un diagnostic de la situation, localiser les zone sinistrées et arrêter une enveloppe financière destinée à venir en aide aux agriculteurs touchés par cette catastrophe, surtout les petits exploitants. Croyez-vous qu'il va y avoir un système d'aide ? Je ne sais pas si le gouvernement a les moyens d'indemniser les victimes de la vague de froid, vu la conjoncture économique actuelle, mais tout ce que je peux vous dire c'est qu'il faut, au moins, mettre en place des mesures d'accompagnement pour les agriculteurs. Par exemple ? Le rééchelonnement de la dette auprès des établissements de crédit. Si indemnités il y a, comment seront-elles fixées ? Les critères sont connus. Dans notre secteur, on connaît le prix de revient et les pertes causées. Idem pour le ministère de l'Agriculture qui dispose de toutes les données concernant les cultures traditionnelles. Pourquoi les agriculteurs ne souscrivent pas à une assurance contre ce genre de risque ? Pour la simple raison que les assureurs ne couvrent pas ce genre de risque. Ils préfèrent, plutôt, limiter leur activité à l'assurance-sécheresse dans le domaine des céréales. Il y a un autre élément, et je crois que c'est le plus important, c'est que les assurances coûtent cher. D'après vous, les dernières pluies sauveront-elles la saison ? On peut les considérer comme une indemnisation de Dieu. En plus, les dernières précipitations ne seront que bénéfiques pour la plupart des barrages qui étaient à un niveau inquiétant. C'est un grand soulagement pour le monde agricole.