Le jugement rendu par le tribunal d'Anfa, jeudi 6 mars, est très lourd. Pratiquement tous les jeunes musiciens impliqués dans ce qui a été appelé «L'affaire des adorateurs de Satan» ont écopé de la prison ferme. La sévèrité de ce jugement met en colère les parents des jeunes mis en cause. La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Casablanca-Anfa a prononcé le jugement des quatorze personnes inculpées dans l'affaire dite du « satanisme ». Les peines varient entre 1 mois et 1 an. Les peines les plus sévères, 1 an de prison ferme et 500 DH d'amende, sont revenus à l'Egyptien Mohamed Ali Kamel, propriétaire du café Goulou Goulou à Casablanca, à Bouchaïb Al Hamdani, un amoureux de musique habitué de la FOL, et à Mounir Nour Acharif, un lycéen passionné de hard rock et connu pour le port des vêtements noirs. Il a été signifié à l'Egyptien de quitter le Maroc après la purgation de sa peine. Quant aux onze musiciens, ils ont écopé pour la plupart de peines allant de 1 à 6 mois. La peine la plus lourde, soit six mois et 3000 DH d'amende, a été rendue contre Zakaria Abou Arakha. Les autres peines, 6 mois également et 1200 DH d'amende, ont été prononcées à l'encontre de Saïd Boouydi, Abdellatif Filali, Oussama Fath Allah et Youssef Al Hakaoui. Une peine de trois mois et 1200 DH d'amende a été également prononcée contre Soufiane Al Mourabti, Mohamed Amine Hama et Mohamed Ayoub Al Qortbi. Le verdict le plus « clément », soit 2 mois et 1200 DH et 1 mois et 1200 DH d'amende, est revenu respectivement à Samir Motraki et à Nabil Guenouni. Ces peines ont surpris tout le monde. A commencer par les familles des jeunes musiciens à qui il va falloir expliquer le crime commis par leurs enfants. Ce verdict met aussi en cause les libertés dans notre pays. Il faudrait apporter des preuves autrement plus solides de l'inculpation des jeunes que de simples présomptions fondées sur une manière de se looker. L'affaire du satanisme ne fait que commencer avec le verdict. Les personnes soucieuses de la liberté de s'habiller, de dire et de choisir son expression artistique attendent beaucoup de la justice lors de l'Appel.