L'encours de la dette bancaire des ménages s'est établi à 342 milliards de dirhams. Il s'est situé à 31% PIB, soit une hausse d'un point par rapport à une année plus tôt. L'endettement des ménages s'accentue. Le niveau d'endettement moyen par ménage aurait grimpé de 1.500 dirhams entre 2017 et 2018. Il est ainsi passé de 41.000 dirhams à 42.500 dirhams en 2018. C'est ce que constate Bank Al-Maghrib dans sa 14ème enquête menée auprès des 11 banques et 10 sociétés de crédit à la consommation, cumulant des parts de marché de 99% en termes de prêts à l'habitat et de 98% en termes de crédits à la consommation. Ce diagnostic porte sur l'évolution de l'endettement bancaire des ménages. Le détail de cette enquête a été rapporté dans le dernier rapport sur la supervision bancaire rendu public lundi 22 juillet. L'encours de la dette bancaire des ménages a progressé en 2018 de 6,1% contre une progression de 4,4% en 2017. Il s'est établi à 342 milliards de dirhams. Cet encours s'est situé à 31% du Produit intérieur brut (PIB), en hausse d'un point par rapport à une année plus tôt. Les banques détiennent près de 85% de cet endettement, soit au même niveau que l'année précédente. L'évolution de l'encours de la dette bancaire des ménages reste en effet tirée par les prêts à l'habitat. Ces crédits représentent 64% de la dette des ménages contre 36% pour les crédits à la consommation. Les prêts libres à l'habitat en progression En effet, le financement de l'habitat représente le premier recours des ménages. L'encours alloué à fin 2018 s'élève à 219 milliards de dirhams, en amélioration de 5,5% contre 4,2% en 2017. De ce volume, 4,2 milliards de dirhams reviennent à la Mourabaha immobilière. En 2018, la production de crédits à l'habitat a poursuivi sa régression. Il s'est déprécié de 3% pour arriver à 27,3 milliards de dirhams. La baisse observée résulte du repli de 10% des prêts encouragés par l'Etat conjugué à la hausse de 2% des prêts libres. Bank Al-Maghrib constate à ce niveau un repli des bénéficiaires. Leur nombre a fléchi de 4%, soit un total de 68.500 clients à fin 2018. L'enquête menée par la banque centrale ne relève aucun changement du montant moyen de crédit. Ce dernier s'est maintenu à 398.000 dirhams, soit au même niveau que l'année précédente. S'agissant du taux d'intérêt moyen appliqué au crédit à l'habitat, il s'est fixé à 4,93%. «La proportion des crédits accordés à un taux compris entre 4 et 6% a augmenté de 4 points, à 74% à fin 2018, au détriment des crédits accordés à un taux compris entre 6% et 8% qui ont vu leur part baisser de 3 points à 19%», explique Bank Al-Maghrib à cet effet. La banque centrale observe par ailleurs une hausse de la part des crédits à l'habitat réalisée à taux fixe ressortant ainsi à 98% en termes de production et à 94% en termes d'encours. La durée initiale moyenne des crédits à l'habitat revient à 19,8 ans contre 20 ans en 2017. Ce recul s'explique par la contraction de 2 points de la part des crédits à l'habitat accordés à une durée initiale de plus de 20 ans et ce au profit des crédits de maturité comprise entre 10 et 20 ans. 347 MDH alloués en Mourabaha Auto S'agissant du financement à la consommation, Bank Al-Maghrib note une accélération de son taux de progression passant en une année de 4,8 à 7%. L'encours brut a ainsi atteint les 123 milliards de dirhams à fin 2018. Expliquant cette évolution, la banque centrale relève à la fois une hausse de 8% des crédits distribués par les sociétés de crédits à la consommation ainsi que 6,3% de ceux des banques. En revanche, le montant moyen des prêts à la consommation s'est rétracté de 2.000 dirhams d'une année à l'autre. Il s'est ainsi chiffré à 51.000 dirhams. L'année 2018 a été marquée par la distribution des financements participatifs. A cet effet, 347 millions de dirhams d'encours ont été alloués sous forme de Mourabaha destinées à l'acquisition de véhicules. Evaluant ces prêts par maturité, Bank Al-Maghrib souligne dans son enquête un renforcement de la part des crédits de maturité supérieure à 5 ans. Cette dernière s'est consolidée de 3 points pour se situer à 75%. Cette consolidation s'est faite au détriment des crédits de maturité inférieure à 3 ans. Un allongement qui concerne aussi bien les sociétés de crédit à la consommation que les banques. Profil des ménages endettés Crédit à la consommation En nombre de dossiers, les prêts personnels sont les plus demandés par les ménages. Les cartes revolving représentent 6 % de crédits contractés par les plus de 50 ans et seulement 1 % par les personnes de moins de 30 ans. Par âge, le diagnostic de Bank Al-Maghrib fait ressortir une hausse de la part des bénéficiaires des crédits à la consommation âgés de moins de 40 ans. Elle s'est, en effet, consolidée de 2 points représentant ainsi de 35 % du nombre de dossiers au détriment des bénéficiaires plus âgés. Les clients de moins de 30 ans couvrent, pour leur part, 10 % des dossiers. Il ressort par ailleurs que 23 % des dossiers des crédits à la consommation sont contractés par des personnes ayant un revenu compris entre 4.000 et 6.000 dirhams. Une part en hausse d'un point par rapport à 2017. En parallèle, la part des personnes ayant un revenu supérieur à 10.000 dirhams a fléchi de 2 points pour s'établir à 22 % en 2018.