L'endettement bancaire des ménages a connu une hausse de 9%. 80% de cet endettement sont assurés par les banques. L'habitat monopolise les prêts et en représente 60%. L'augmentation de l'endettement des ménages, ainsi que la détérioration des conditions créancières, représentent une réelle menace à la stabilité financière. Dans le but de maîtriser ce risque et de réduire la fragilité des débiteurs à tout choc défavorable, Bank Al-Maghrib (BAM) effectue des enquêtes périodiques auprès des établissements de crédit. Il ressort de ces enquêtes que l'endettement bancaire des ménages a atteint 216 Mds de DH. On assiste ainsi à une hausse de 9%, contre 12,4% l'année passée. Dans cet endettement, le gros lot revient à l'habitat qui englobe 60% des crédits. Une stagnation pour la troisième année pour la part des endettements par les banques. L'encours de la dette bancaire des ménages a représenté 33% des financements distribués par les établissements de crédit. Par ailleurs, près de 80% de cet endettement sont assurés par les banques et le reste par les sociétés de crédit à la consommation. Pour ce qui est de l'endettement bancaire des ménages au Maroc, il est de loin inférieur à celui que connaît l'Europe. Cet endettement a été maîtrisé et n'a représenté que 28% du PIB du Royaume. Cependant, les deux composantes de la dette bancaire des ménages n'ont pas évolué au même rythme dans la mesure où, si le financement de l'habitat est resté dynamique, le crédit à la consommation a accusé un net ralentissement. Il est important de signaler qu'en 2010 le financement de l'acquisition de logements «s'est réalisé dans une conjoncture marquée par une stabilisation des conditions du crédit et une légère baisse de la demande des ménages». Comme le montrent les statistiques relatives aux flux de contrats nouveaux et celles retraçant la croissance de l'encours, le rythme de croissance du crédit à l'habitat est demeuré soutenu. Ainsi, l'encours sain des prêts à l'habitat s'est élevé à 124 milliards de DH, progressant ainsi de 13,2%, contre 12,2%. Il a représenté 16% du PIB, en hausse d'un point par rapport à l'année précédente. De nouveau , le montant moyen du prêt à l'habitat a augmenté, passant de 365.000 à 390.000 DH. Pour ce qui est des prêts encouragés par l'Etat, le montant moyen s'est hissé de 18.000 DH pour atteindre 187.000 DH et celui des prêts libres s'est apprécié de 22.000 pour ressortir à 456.000 DH. Ainsi, et suivant les tendances observées depuis quelques années, la distribution des crédits à l'habitat est relativement concentrée dans les régions de Casablanca et Rabat qui ont bénéficié de près de 55% du total de l'encours, soit un point de moins par rapport à l'année précédente. Renforcement de la part des crédits à l'habitat assortis de taux fixes Globalement, les conditions d'octroi de crédit ont été maintenues stables par les banques. Ceci dans l'objectif d'accompagner la croissance des besoins de financement de l'habitat. La part des nouveaux prêts à l'habitat assortis de taux fixes a continué de se renforcer de manière significative. En effet et selon BAM, cette part est passée de 76 à 84% d'une année à l'autre, les emprunteurs faisant preuve de prudence vis-à-vis de l'endettement à taux variables. En conséquence, leur part en terme d'encours s'est hissée de 65% à 70%. Ainsi, près de 58% des crédits à l'habitat ont été accordés à des taux d'intérêt inférieurs à 6% contre 48% une année auparavant, et 37% à des taux compris entre 6% et 8%, contre 33% en 2009. La maturité des crédits à l'habitat est restée globalement stable. En effet, la part de ces crédits, dont la durée initiale est comprise entre 10 et 20 ans, est restée inchangée par rapport à 2009, soit 40%. Celle des crédits ayant une durée inférieure à 10 ans a baissé d'un point à 21%, au profit des crédits d'une maturité supérieure à 20 ans qui ont vu leur part passer de 38% à 39%. En conséquence, la durée moyenne initiale des crédits à l'habitat s'est maintenue à 17 ans. Pour ce qui est de l'apport personnel, les données fournies par quelques banques montrent que la part de cet apport a augmenté par rapport à 2009. Qui s'endette ? D'après BAM, l'encours sain des crédits à la consommation s'est accru de 4,5%, à 76 milliards de DH1, contre 13,4% l'année qui précéde. Il a représenté 12% des concours des établissements de crédit. Rapporté au PIB, l'encours des crédits à la consommation a dégagé un ratio de 10%, comparable à celui affiché l'année précédente. Les profils des bénéficiaires du crédit à la consommation sont très variés. Selon l'enquête de BAM, l'encours moyen de crédit par dossier s'est établi à 27.700 DH, soit 700 DH de plus par rapport à 2009. Le taux de pénétration du crédit à la consommation, correspondant au rapport entre le nombre de dossiers de crédit et la population de l'échantillon, a baissé de 2 points à 30% pour les personnes dont l'âge est compris entre 40 et 49 ans, au profit des personnes âgées de plus de 50 ans qui a atteint 42%, contre 40% en 2009. Quant à la part revenant à la classe d'âge inférieure à 30 ans, elle s'est maintenue à 8%. À l'instar de la ventilation du nombre de dossiers de crédit selon l'âge, la répartition des encours selon le même critère fait apparaître une concentration sur les personnes âgées de plus de 50 ans pour 38%. Par ailleurs, la ventilation du nombre de dossiers de crédit à la consommation, selon la catégorie socioprofessionnelle, montre que la part des fonctionnaires et celle des artisans et commerçants ont baissé d'un point, respectivement à 38% et 5%. Cette baisse a bénéficié aux salariés qui ont vu leur part s'élever de 2 points à 39%. Les régions de Casablanca et de Rabat ont concentré près de la moitié de ces dossiers. En outre, le taux d'endettement, correspondant au rapport entre les crédits contractés par un client et ses revenus déclarés à l'établissement prêteur, s'est établi, en moyenne, à 30%, soit 2 points de plus par rapport à l'année dernière.