L'ouverture de cette zone marque un nouveau tournant dans l'histoire «économique» de l'Afrique. La création d'un marché unique pour les marchandises et services adossée au principe de libre circulation des personnes renforcerait en effet l'intégration intra-africaine et dynamiserait la balance des échanges commerciaux entre les pays de la région. Les regards de l'Afrique étaient tournés, dimanche 7 juillet, vers la capitale nigérienne Niamey où les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine se sont penchés sur le lancement de la phase opérationnelle de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). En effet, le 12ème sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine a été dédié à cette zone, entrée en vigueur depuis le 30 mai dernier. L'entérinement de ce bloc économique ouvre de nouvelles perspectives aussi bien au continent qu'à la vingtaine de pays signataires de cet accord dont le Nigeria et le Bénin, les derniers jusque-là à rejoindre les pays membres. L'ouverture de cette zone marque ainsi un nouveau tournant dans l'histoire «économique» de l'Afrique. La création d'un marché unique pour les marchandises et services adossée au principe de libre circulation des personnes renforcerait en effet l'intégration intra-africaine et dynamiserait la balance des échanges commerciaux entre les pays de la région. Le Maroc a un rôle majeur à jouer dans cette nouvelle configuration conformément aux Hautes orientations royales visant à placer le Royaume en tant que hub stratégique sur le plan continental. L'heure étant aujourd'hui de discuter des mécanismes efficaces pour assurer une meilleure coordination entre les différentes parties de ce grand projet. Le Maroc, acteur engagé La délégation marocaine à ce 12ème sommet était conduite par Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale. Il est à noter que ce sommet intervient à la veille de la 35ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine. Une occasion pour le Maroc de partager ses aspirations quant à un lancement réussi de la ZLECA. «La ZLECA est synonyme d'un nouveau cycle économique africain. Cette zone sera l'une des plus grandes zones de libre-échange dans le monde avec un marché commun de 1,2 milliard de consommateurs et une classe moyenne naissante de 300 millions de personnes et des besoins sans cesse croissants», souligne dans ce sens Mohcine Jazouli, ministre délégué en charge du dossier africain. Et d'ajouter que «cette zone va propulser l'Afrique au niveau des acteurs majeurs de la mondialisation. Elle représente pour les entreprises africaines un nouveau défi et des gains économiques avec des centaines de milliers d'emplois à la clef dans tous les domaines». Les représentants marocains n'ont cessé de réitérer à Niamey l'engagement indéfectible du Maroc à réussir l'intégration économique continentale à travers un lancement efficient de la ZLECA. La délégation marocaine a mis en exergue l'ensemble des chantiers entamés par le Maroc en vue de renforcer son ancrage africain. «Le Maroc s'est lancé dans un programme d'investissements sans précédent. Le Royaume innove et renforce les liens de coopération avec tous les pays africains qui partagent ce désir de l'émergence de l'Afrique», assure M. Jazouli. La présence des représentants du gouvernement marocain à Niamey était par ailleurs une occasion de renforcer le partenariat avec les pays africains à l'instar du Niger et la Mauritanie et booster les projets engagés sur le plan bilatéral. Les perspectives de la ZLECA Elle est considérée comme étant la plus grande zone de libre-échange au monde particulièrement en termes de pays membres. La ZLECA est en effet un marché continental portant sur un Produit intérieur brut de plus de 3.400 milliards de dollars et de plus de 1 milliard de personnes. Une fois opérationnelle, cette zone contribuera fortement à consolider le niveau de commerce intra-africain qui ne représente actuellement que 16% du total des échanges sur le continent au moment où la part belle revient à l'Europe (67%), suivie de l'Asie (61%) et l'Amérique (47%). Les perspectives tablent sur une consolidation de l'ordre de 25% à moyen terme et de 52% à long terme. L'autre hausse attendue est celle du Produit intérieur brut des pays membres. Celui-ci devrait passer, selon les prévisions du CNUCED, de 1 à 3%. La Banque africaine de développement (BAD) estime pour sa part que la zone renforcerait le PIB du continent de plus de 35 milliards de dollars US dans les 5 prochaines années.