Le gouvernement nord-coréen a demandé, mercredi, à l'armée et à la population d'être prêtes à la guerre, au lendemain d'un tir de missile minimisé par la communauté internationale. L'agence de presse sud-coréenne, Yonhap, a publié mercredi un communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères de son voisin du Nord. Celui-ci l'avait rendu public la veille, jour où Pyongyang a effectué un tir de missile en mer du Japon, peu avant que le nouveau président sud-coréen ne prenne ses fonctions. Ce communiqué accusait les Etats-Unis de planifier des manœuvres militaires massives dans la péninsule coréenne en prévision d'une attaque en Corée du Nord, selon Yonhap. « Les Etats-Unis peuvent lancer une attaque préventive contre nous à tout moment. Cela nécessite de notre armée et de notre peuple de mobiliser toutes leurs ressources pour être prêts à affronter n'importe quelle situation », indiquait le texte. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, présent à la cérémonie d'investiture de M. Roh, a pourtant répété mardi que Washington n'avait aucune intention d'envahir le Nord, et que seules des manœuvres de routine avec les soldats sud-coréens étaient prévues en mars. Concernant le tir de missile, un responsable nord-coréen présent au sommet des Non-alignés de Kuala Lumpur a expliqué qu'il avait été mené pour des raisons de « sécurité ». Selon la Corée du Nord, les Etats-Unis ont en effet espionné son territoire ces quatre derniers jours, au moyen d'un avion de reconnaissance RC-135, qui aurait été ravitaillé en vol depuis lundi par un KC-135, lors de ses missions le long de la côte est de la péninsule. Reste que M. Powell, comme les responsables russes, sud-coréens et japonais se sont appliqués à minimiser l'incident de mardi. Selon Tokyo, il s'agirait d'ailleurs du deuxième tir effectué depuis décembre, et un troisième était même prévu ce mercredi. Le missile de mardi aurait une portée de 95 km, et serait un « Silkworm »… mis au point par les Chinois, qui nient avoir vendu un tel matériel à son allié. Washington pense cependant que Pyongyang dispose d'engins d'une portée allant jusqu'à de 6.000 km, capables donc de frapper la côte ouest des Etats-Unis, et qu'il pourrait déjà détenir des armes nucléaires.