Tout en étant dans l'opposition, le PND persévère dans sa ligne de démarcation centriste et tente d'échapper aux tentacules d'une pieuvre nommée PJD. Point de vue de Abdellah Kadiri. Depuis les dernières élections législatives, les voies de la droite classique semblent s'éclipser derrière le voile du Parti de la justice et du développement ( PJD). Un avis qui n'est pas tout à fait partagé par Abdellah Kadiri, qui estime, en revanche, que son parti n'a pas changé et qu'il occupe toujours la place qu'il mérite dans l'échiquier politique marocain. Que ce soit dans la sphère de la droite libérale, ou dans celle du centre, un mot cher au secrétaire général du parti national démocratique (PND). Bien entendu, pour ce dernier, il est tout à fait normal que le PJD puisse occuper le devant de la scène, étant donné qu'il constitue la force la plus importante au sein de l'opposition, et au vu des moyens dont il dispose. Mais, cela, réplique-t-il, n'empêche guère son parti de continuer le travail qu'il a initié aux côtés de ses alliés. Car, outre les concertations effectuées avec le groupe parlementaire du parti de Abdelkérim El Khatib, le PND, ajoute M. Kadiri, n'a pas cessé de développer son action unitaire avec l'Union constitutionnelle et d'autres formations de droite, comme ce fut le cas lors de la participation à la marche de soutien au peuple irakien, tenue dimanche dernier à Rabat. Concernant les questions d'actualité, il réitère les positions de son parti à la chambre des représentants concernant la nécessité de l'amendement d'un certain nombre d'articles du projet de textes de lois portant sur le terrorisme. Le dirigeant du PND évoque, à cet effet, l'ensemble des nouveaux articles notamment ceux relatifs à la garde à vue et aux arrestations préventives. Mais, toutes ces remarques, réplique-t-il, ne justifient pas le retrait de ce projet, du moins durant la conjoncture actuelle. Pour ce qui est des nouvelles mesures touchant à l'action communale, Abdallah Kadiri s'estime dans une situation confortable qui lui permet de dévoiler les expériences auxquelles il se réfère. Et c'est le système canadien qui l'épate le plus. « J'aurais aimé, dit-il, que le président du Conseil de la ville soit élu à travers le suffrage universel uninominal pour éviter les manœuvres des corrupteurs et les différentes sortes de marchandages partisans. Selon ces projets, le Conseil de la ville devrait contenir quelque 200 élus, et le président devrait, à cet effet, bénéficier non seulement de l'approbation des membres de sa liste, mais également du plus grand nombre de conseillers». Par ailleurs, pour ce qui est des autres questions, notamment en ce qui concerne le nombre d'habitants exigé pour chaque commune ( ou arrondissement), le secrétaire général du PND, n'apporte pas de nouveautés notoires. Le scrutin de liste se doit d'être adopté au niveau des agglomérations ayant plus de 20.000 habitants, alors que dans les communes n'atteignant pas ce seuil c'est le mode de scrutin uninominal qui doit primer.