Le secrétaire général du Parti national démocrate (PND) vient de mettre fin aux fonctions et responsabilités partisanes de Abdellatif Taimouri, chargé de la comunication et du secrétariat du groupe parlemantaire, jusqu'avant les élections du 27 septembre. Ce dernier s'explique. Entretien. ALM : En terme cru, le secrétaire général du PND vient de vous licencier. Comment interprétez-vous cette mesure ? Abdellatif Taimouri : Je pense que c'est la partie qui a pris une telle décision qui doit et l'interpréter et la justifier. Et peu importe les arguments et les arguties juridiques que tout un chacun peut faire valoir, je ne peux pour ma part qu'exprimer mon amertume quant aux méthodes utilisées par certains nostalgiques du passé pour gérer les affaires du parti. Des méthodes qu'on estimait à jamais révolues. Nous avons espéré, à un moment donné, que le PND a trouvé sa voie, avec une direction collégiale et des décisions qui ne peuvent être prises qu'après concertation avec les membres de la direction. En un mot, nous avons cru que le temps de la démocratie interne a sonné et que cela va de soi vu la conjoncture et vues les orientations du nouveau règne. La méthode des exclusions et de licenciement –permettez-moi le terme- ne peut qu'aggraver le manque de confiance ambiant dans la pratique politique. Pour ce qui nous concerne au sein du PND, je pense –malgré moi et à Dieu ne plaise- qu'avec Abdellah Kadiri, nous avons enterré le parti comme nous avons enterré son père fondateur, feu Arsalane El Jadidi. Il n'y a plus de PND, mais le parti de Kadiri. Considérez-vous que la décision de M. Kadiri ne vous concerne pas ? Comme vous avez pu le constater, le communiqué de M. Kadiri comporte deux volets. Le premier concerne mon statut de journaliste dans le journal Annidal Addimocrati dont le directeur est M. Kadiri. Ce volet est simple : il s'agit de relation employeur-employé et je me réserve le droit de recourir aux instances compétentes pour défendre mes droits. Quant à mes responsabilités partisanes, je ne me considère pas concerné par ce communiqué étant donné qu'il n'émane d'aucune instance partisane habilitée. Il ne s'agit pas de gérer une ferme ou une S.A. mais de la gestion partisane qui a ses normes. Ce genre de problèmes n'est pas spécifique au PND depuis les élections, mais nous sommes le premier parti au sein duquel le SG se permet d'exclure des dirigeants du parti parce qu'ils ne sont pas d'accord avec ses idées et parce qu'ils le lui ont fait savoir. La contestation est une manière civilisée que M. Kadiri ne veut pas admettre. C'est dommage. Quelles répercussions une telle décision peut-elle avoir sur la vie du parti ? Simplement négatives. M. Kadiri ne peut pas faire taire toutes les voix qui s'élèvent contre lui et contre ses pratiques. Plus que jamais, une large majorité se dégage contre le secrétaire général y compris à l'intérieur du bureau politique. M. Kadiri peut-il exclure tout ce beau monde et rester seul ? Par le passé, on se rappelle tous que les exclusions ont fait perdre au PND plusieurs de ses cadres émérites et de militants dévoués. On a cru avoir pris conscience ensemble que cela n'est plus rentable politiquement. Le départ d'Ahmed Alami, Lahcen Gaboune entre autres, et le presque gel des activités de Lamine Benomar n'ont pas poussé M. Kadiri à voir plus clair. Au contraire. Il a mis en cause nommément Haj Ali Kayouh, Said Akil Ouazzani, membres du bureau politique et le lendemain il se permet de m'exclure. Assez de rigolade. Le Maroc ne mérite pas ce genre de dirigeants politiques. Il a droit à largement mieux. J'ai passé la motié de ma vie dans ce parti et je ne cédera point et l'ensemble des opposants de M. Kadiri sont avec moi pour dénoncer le diktat du secrétaire général. Je rappelle que M. Kadiri gère de façon unilatérale les affaires du parti y compris les finances. Et les dirigeants du parti en ont assez.