Le Chabab, pour ceux qui le ne savent pas, a été victime cette saison des inondations et des élections. Pour un club de football, cette causalité paraît surprenante à première vue. Mais elle est aussi vraie que la crue qui a saccagé Mohammedia est aussi réelle que la transhumance politique qui a émaillé l'avant et l'après 27 septembre. Le Chabab, pour ceux qui le ne savent pas, a été victime cette saison des inondations et des élections. Pour un club de football, cette causalité paraît surprenante à première vue. Mais elle est aussi vraie que la crue qui a saccagé Mohammedia est aussi réelle que la transhumance politique qui a émaillé l'avant et l'après 27 septembre. La crise du Chabab a commencé dès le début de l'investiture des candidats pour ces élections. Comme le président du Chabab, Abdallah Kabboud, était un député dans la précédente législature, il était normal qu'il se représente. Ce qui n'était pas normal, c'est qu'il a tronqué sa tenue istiqlalienne en tant que député et vice-président du conseil municipal pour arborer les couleurs du PSD. C'est à partir de là que le Chabab est rentré dans le tourbillon de la politique puisque le président du conseil municipal Larabi Zerouali est un istiqlalien de souche. Kabboud savait donc qu'il jouait à un jeu dangereux face à un renard de la politique qui est en plus un homme intraitable et inconciliable quand il se sent blessé. Du coup et bien avant le début de la campagne électorale, Zerouali a évincé son dauphin de la vice-présidence du conseil municipal. La rupture politique et personnelle est totale et le président du Chabab en a subi les premiers frais en perdant dans les élections. Il fallait s'y attendre l'apport logistique et financier du conseil municipal au Chabab allait être affecté par ces rapports conflictuels. Le président Kabboud qui, selon le rapport financier de l'exercice précédent, aurait donné plus de 90 millions de centimes de sa poche est devenu très avare après son échec électoral. Depuis, le Chabab est commandé en pilotage automatique grâce au dévouement extraordinaire des joueurs et de certains membres du comité. Mais le club va connaître d'autres déboires quand les inondations du 25 novembre ont complètement laminé la pelouse du stade Bachir. Depuis cette date, les Chababistes sinistrés jouent constamment à l'extérieur en évoluant loin de leur base au stade du FUS. Sans stade, sans public, sans président et sans aucun soutien matériel, cette équipe n'a pas pour autant perdu le moral en continuant à lutter avec une détermination sans égale. À tel point que les Mohammediens ont défié tous les pronostics pessimistes pour réaliser des exploits dans le fief de leurs adversaires. Dans des conditions terribles avec des joueurs qui n'ont pas de terrain où s'entraîner, le Chabab se dresse fièrement au milieu du tableau à quelques encablures des grands. L'esprit de solidarité anime toutes les composantes du club avec un bonus au secrétaire général, Mohamed Naciri, qui accomplit un travail formidable en ces moments de crise. Il faut rendre à César ce qui lui appartient même si nous avons toujours critiqué la gestion de Naciri. Mais la palme revient à ces hommes valeureux, aux coéquipiers du grand capitaine, Ali, qui honorent Mohammedia au moment où cette ville est lâchée par tout le monde.