Mohammedia est-elle vraiment une ville maudite comme l'a écrit l'un de nos collègues lors des dernières inondations ? En tous les cas si la crue d'Oued Mellah a dévoilé la fragilité de ses infrastructures, il est certain que l'ex-cité des fleurs compte plusieurs tares dans les domaines social et sportif. Mohammedia est-elle vraiment une ville maudite comme l'a écrit l'un de nos collègues lors des dernières inondations ? En tous les cas si la crue d'Oued Mellah a dévoilé la fragilité de ses infrastructures, il est certain que l'ex-cité des fleurs compte plusieurs tares dans les domaines social et sportif. L'on sait depuis longtemps que la deuxième ville industrielle du pays n'a jamais souri à ses enfants qui croupissent depuis des décennies dans le chômage et l'oisiveté morbide. Par le jeu d'un régionalisme patronal, la majorité des natifs de Fédala ne trouvent pas d'emploi chez eux et les chômeurs de plus de cinquante ans se comptent en centaines. En plus des sites industriels à hauts risques qu'abrite la ville, Mohammedia est devenue une véritable poudrière sociale. La cité des sports élégants s'est transformée, au fil des ans, en un dépotoir de misère qui frappe même les footballeurs les plus connus. Les joueurs qui ont fait les beaux jours du Chabab et de l'équipe nationale dans les années fastes de notre football ne sont pas épargnés par l'ingratitude des hommes. Rappelez-vous l'année 1976 quand l'équipe nationale avait remporté sa première et sa dernière coupe d'Afrique à Adis Abeba. Avant le match capital et dernier contre la Guinée, tout le monde craignait la force de frappe de cette équipe et surtout sa vedette, le virevoltant ailier Petit Sorry. L'entraîneur national, Mardarescu, avait aligné le jeune défenseur du Chabab, Brahim Glaoua, pour neutraliser ce dangereux attaquant. On connaît la suite, mais celle de Glaoua, le champion d'Afrique, est ignorée par toute la classe sportive nationale quoi qu'elle soit difficile à digérer pour un ex-international. Après avoir suveçu grâce à un petit salaire d'employé à l'hôtel SAMIR, il s'est retrouvé dans la rue sans la moindre ressource, et ce depuis des années. Personne parmi les notables de la ville, dont certains ont dirigé le Chabab au moment où il jouait n'a compati à son sort. D'ailleurs c'est la règle à Mohammedia les anciens joueurs, et ils sont légion, sont livrés à aux mêmes sans que personne ne daigne les secourir. L'ex-international, Jilali Lebban, qui ne tend jamais la main à personne, vit la même situation que Glaoua suite à une faillite d'une affaire qu'il avait montée. Quant à l'ex-virtuose de l'USM, Houssine, dont le talent était inégalable, il erre aujourd'hui dans la rue comme s'il n'avait jamais été une vedette adulée. Mohammedia rime malheureusement avec l'ingratitude quand on sait que Faras vit dans une incroyable solitude face à un problème d'impôts relatif à un agrément de transport qu'il n'exploite même pas. Le premier ballon d'or marocain n'a même pas eu droit à un jubilé autant que les joueurs précités comme si cette ville boudait ceux qui ont fait sa gloire. En fait Faras, Glaoua et Lebban devraient être jubilés d'abord par la fédération de football en tant qu‘ex-internationaux qui ont rendu de grands services à la nation. Mais quand une mère, comme Mohammedia, récuse ses enfants, il ne faut pas compter sur les oncles pour les parrainer. Triste football.