Les larmes aux yeux, ce père de famille, qui demeure dans la commune rurale de Tizi Ouasli de la subdivision de Taza, se rend chez un agent d'autorité et l'informe que sa fille, âgée de vingt-trois ans, s'est donné la mort par pendaison. Il précise qu'il a découvert son cadavre pendu à une corde accrochée à un arbre non loin de chez lui. Sa fille aurait souffert, ces derniers jours, de troubles psychiques. Après l'avoir consolé, l'agent de l'autorité s'apprête à aller informer les gendarmes. Mais à sa grande surprise, le père de famille lui demande de l'aider à enterrer rapidement sa fille sans passer par l'autopsie. Avant même que l'agent réplique il lui propose de soudoyer les gendarmes de la région avec une somme de neuf mille dirhams pour qu'ils facilitent la procédure d'enterrement. Mais, en homme intègre, l'agent d'autorité s'empresse d'aller chez les gendarmes et leur raconte tout. Informé, le parquet général près la Cour d'appel de Taza donne ses instructions pour que le cadavre soit autopsié et un rapport soit dressé par le médecin légiste. Quelques jours plus tard, le rapport en question arrive au bureau du chef de la brigade chargée de l'affaire. Il s'agit bien d'un meurtre et non pas d'un suicide. Les soupçons s'orientent tout naturellement vers le père de la défunte. Soumis à des interrogatoires serrés il crache rapidement le morceau. C'est lui qui a tué sa fille et a tenté de faire croire à un suicide. Sa fille entretenait une relation amoureuse avec un jeune homme. Un comportement qui a porté, a-t-il dit, atteinte à son honneur. C'est la raison pour laquelle il l'a étouffée avant de transporter son cadavre en dehors de chez lui et l'accrocher à un arbre pour faire croire aux enquêteurs qu'il s'agit d'un suicide.