Que se passe-t-il au sein du Wydad de Casablanca ? Le club des Rouge et Blanc vit l'une des périodes les plus pénibles de son existence. La crise financière et les rivalités internes n'en finissent pas de miner le grand club casablancais. Crise financière, pour ne pas dire cessation de paiement, crise de confiance, problèmes avec le coach argentin, Oscar Fullone, et crise interne avec les dernières sorties d'El Had et l'indiscipline des joueurs. Voilà en gros ce dont semble souffrir le Wydad de Casablanca, qui réussit tout de même le tour de force de réunir tous ces ingrédients explosifs à la fois. D'abord la crise financière. A l'instar de tous les clubs du Groupement national de football qui vit (mal) des recettes des matches, le spectateur se faisant de plus en plus rare vu la qualité de notre football. Autre coup dur, la Banque populaire, qui sponsorisait le club à hauteur de quatre millions de dirhams, vient de retirer ses billes. Le manque à gagner cumulé s'élèverait à quelque dix millions de dirhams par an. De plus, et de source proche du Wydad, le GNF et la Fédération marocaine de football devraient toujours des « arriérés» au club, qui n'arrive plus à faire face à ses engagements vis à vis de ses joueurs. Tout le monde se souvient en effet que la veille du derby contre le Raja, les joueurs s'étaient vus remettre chacun un chèque de 11.000 dirhams, correspondant à plusieurs primes de matches. Mais le lundi matin, les joueurs étaient surpris de se voir refuser la contrepartie des chèques par la Banque populaire, qui avait gelé le compte de l'équipe à l'Agence Abdelmoumen, après l'action intentée par l'équipementier «Vision Sport », auquel le club casablancais devrait quelque 220.000 dirhams. De même, il avait été procédé à la saisie de l'autocar du club. Les joueurs ont fini par percevoir leur dû. Mais ils se déclarent révoltés par l'attitude de Mustapha El Mellouki, le patron de «Vision Sport», qui n'aurait, selon Abrami, «de wydadi que le nom», et qui «veut se faire de la publicité sur le dos du Wydad». Mais ces mêmes joueurs attendent toujours de toucher les salaires du mois de janvier et la moitié de la prime de la victoire en Coupe du Trône (soit 10.000 dirhams) et la totalité de celle de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes (20.000 dirhams). A cela vient s'ajouter le problème existant entre le club et l'entraîneur Oscar Fullone. Ce dernier, qui était donné partant après la défaite (1-3) en super-coupe d'Afrique face au Zamalek, réclamerait des arriérés assez substantiels qui tourneraient autour du million de dirhams. Ses primes d'objectifs s'élèveraient à 30.000 dollars pour la victoire en Coupe du Trône et à 80.000 dollars pour la victoire en Coupe des coupes. Tout le monde se souvient du mauvais polar « Oscar est parti, non il est toujours là », qui avait alimenté les rumeurs les plus folles, jetant encore un peu plus d'huile sur le feu… Vient s'ajouter à tout cela la mise à l'écart de Mustapha El Had, le président de la Commission des jeunes, qui étale au grand jour le différend personnel qui l'oppose au président Nasreddine Doublali. El Had, qui avait observé le silence depuis son arrivée au Bureau, dénonce à présent la gestion de M. Doublali, notamment en ce qui concerne les transferts de joueurs. Celui-ci se dit prêt à fournir tous les chiffres que l'on voudra. A côté de cela, le comité du Wydad a rendu public un communiqué dans lequel tous ses membres faisaient part de leur solidarité avec leur président, en soulignant que «toutes les décisions prises par le comité sont à l'unanimité des membres (…)». Le communiqué condamne, par ailleurs, «énergiquement toutes les fausses allégations dont la responsabilité incombe à son seul auteur (…) ». Evidemment toute cette ambiance finit par déteindre sur les joueurs. Car, outre les faux-pas (qui peuvent relever de la loi du sport), force est de constater, ces derniers temps, un comportement indigne de certains joueurs wydadis sur le terrain. Et ce n'est peut-être pas là le moins regrettable. Car, avant tout, on ne devrait pas perdre de vue que le WAC est avant tout une école, née pour lutter contre l'occupant et qui a donné des noms au football marocain dont chacun doit être fier.