La société PROTON, un constructeur automobile de la Malaisie, serait intéressée par l'acquisition de la SOMACA. Une délégation de cette entreprise s'est rendue au Maroc et a eu des entretiens avec les responsables marocains. Après l'échec de la première tentative de privatisation de la Société marocaine de construction automobile (SOMACA), qui n'a même pas intéressé ses actionnaires à savoir Fiat, Peugeot et Renault, le gouvernement serait en train de négocier sa cession à une entreprise d'industrie automobile de la Malaisie. Début février, une délégation de l'entreprise PROTON, installée en Malaisie, a été reçue par les responsables marocains dont le Premier ministre, Driss Jettou. Une réunion qui n'a pas été médiatisée. La visite, qui a duré dix jours, a été l'occasion pour les représentants de cette entreprises dirigés par le directeur général, Aleix Abdullah, de s'enquérir sur les lieux de l'état de l'entreprise et de l'offre marocaine. Selon des sources proches du dossier, les Malais auraient fait remarquer aux responsables marocains que l'état de l'usine n'est pas conforme aux exigences de leurs entreprises. Les machines sont vielles et sont à des décennies de retard par rapport au développement du secteur, a affirmé un cadre de PROTON. Mais, le président de la délégation malais aurait informé ses interlocuteurs que l'entreprise serait intéressée par l'acquisition de la SOMACA si l'Etat marocain lui offrait la possibilité d'être majoritaire dans son capital. En contrepartie, PROTON s'engagerait à moderniser tout l'équipement et d'investir dans l'extension de ses activités industrielles. Après une dizaine de jours de négociations et de visites aux locaux industriels de l'entreprise marocaine, les cadres de PRONTO sont repartis en Malaisie après s'être mis d'accord avec les responsables marocains sur les conditions générales d'acquisition. Ils ont par ailleurs annoncé qu'ils vont envoyer au Maroc deux commissions spécialisées qui vont étudier les détails de la transaction. Ainsi, il est prévu que la SOMACA reçoive dans les prochains jours une commission technique qui sera chargée d'élaborer un rapport technique, et une deuxième qui sera chargée de pratiquer un audit sur l'état financier de l'entreprise marocaine. Notons que PROTON est un constructeur d'automobile qui a été créé en 1983 sur l'initiative du Premier ministre, Mahathir, qui voulait créer une industrie automobile nationale, autant pour des raisons économiques que pour des raisons symboliques : "La voiture individuelle reste un vecteur valorisant de modernité et tout pays en développement se doit de construire ses automobiles". Proton connaît le succès, puisque la production annuelle atteint 200 000 voitures par an, et couvre 65 % des besoins nationaux. Son capital est réparti entre le capital étranger représenté par la firme japonaise Mitsubishi, le capital étatique et le capital privé malais et chinois. L'intérêt porté par cette entreprise à une implantation au Maroc est d'une grande importance étant donné que c'est un investissement qui est très prometteur et qui permettra la création d'emplois et le développement du secteur. Mais, le gouvernement marocain doit être vigilant afin de ne pas répéter l'expérience de l'entreprise coréenne Daewoo qui avait fait beaucoup de promesses d'investissement dont elle n'a réalisé aucune.