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Eqdom, une longueur d'avance
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 11 - 2003

Leader du secteur du crédit à la consommation, Eqdom fait face à une concurrence accrue. Sa bonne assise financière lui confère, toutefois, un potentiel de croissance important. Abdellatif Abenouas et Georges Barnabe, respectivement DG et DGA, renseignent sur l'approche spécifique d'Eqdom.
ALM : Ramadan est synonyme de grande piété mais aussi de grande consommation. Quelles sont les caractéristiques de votre offre Ramadan ?
Abdellatif Abenouas : Nous avons tenu à faire dans la symbolique. À travers une offre spécifique, nous avons privilégié l'originalité et la subtilité afin de nous démarquer de nos offres classiques. L'objectif est de toucher un large public. Historiquement, très implanté chez les fonctionnaires, EQDOM se positionne désormais sur l'ensemble des salariés avec des offres grand public visant à mettre en place des montants plus accessibles à toutes les catégories d'emprunteurs.
Georges Barnabe : En phase avec notre rôle citoyen, nous nous efforçons de faciliter l'accès au crédit au plus grand nombre en offrant des conditions de durée et de montant permettant à un large éventail de salariés de pouvoir acquérir des biens de consommation.
La catégorie des fonctionnaires, qui représente environ 70% de votre production globale, intéresse de plus en plus la concurrence. Comment comptez-vous préserver vos acquis ?
A.A : Comme déjà mentionné, EQDOM a été créée, à l'origine, pour les fonctionnaires, ce qui explique notre positionnement fort sur ce marché. Compte tenu de l'intérêt que présente cette catégorie d'emprunteurs, il est bien normal que la concurrence, à travers des offres alléchantes, s'intéresse à ce segment qui, contrairement aux autres segments, n'est pas fortement assujetti aux aléas économiques, notamment avec un risque relatif à la stabilité de l'emploi limité. Depuis 1974, date de création de la société, EQDOM a toujours su s'adapter aux pressions concurrentielles et continuera d'y faire face en accentuant l'intérêt et la diversité de son offre commerciale ainsi que la qualité de ses prestations.
Peut-on imaginer des taux spécifiques à cette catégorie de clientèle ?
G.B : C'est déjà le cas. Notre offre Crédit Mouwadaf intègre parfaitement cette donne. Les conditions d'accès au crédit ainsi que les taux pour les fonctionnaires y sont avantageusement étudiés. D'ailleurs le succès auprès le clientèle-cible est conforme aux attentes.
Quel est votre regard sur l'évolution du secteur du crédit à la consommation ?
A.A : L'arsenal juridique mis en place depuis 1997, la baisse continuelle du TEG, les nouvelles dispositions en matière de provisionnement entrées en vigueur depuis le 1er janvier 2003, imposent aux acteurs du crédit à la consommation certaines contraintes. Ces dispositions, notamment en matière de gestion du risque, sont une bonne chose et vont amener les opérateurs à être plus raisonnables tout en disposant d'une assise financière solide. Toutefois, si l'on regarde de près les chiffres des sociétés en place, la question est de savoir si tous les opérateurs disposent des moyens nécessaires ? L'avenir appartient certainement aux structures respectant scrupuleusement les règles en vigueur et qui sont adossées à des groupes solides, leur permettant de mieux s'adapter aux évolutions du marché.
Un TEG en baisse continue, un taux de contentieux grimpant (14,6 % en 2002), un effort de provisionnement louable, mais lourd financièrement. Tenant compte de ces facteurs, quelles est votre politique de refinancement?
G.B : En termes de rentabilité, malgré le durcissement de la concurrence et la baisse tendancielle du TEG, la marge d'intermédiation moyenne d'EQDOM s'est maintenue à un niveau satisfaisant grâce à une bonne gestion des moyens de refinancement.
La baisse du rendement moyen des crédits a été largement compensée par le recul du coût moyen de refinancement grâce à la gestion optimisée de nos lignes de crédit. Notre philosophie en la matière est arrêtée selon trois axes majeurs : la diversification de nos sources de refinancement, la sécurité et la rentabilité.
Nous travaillons avec les grandes Banques et faisons appel au marché, via les BSF en fonction des opportunités offertes. L'effet de l'optimisation du coût de nos ressources, combiné à un développement de la production ont permis de réaliser un PNB à fin juin 2003 en augmentation de 15% environ.
Quel est l'apport du groupe Société Générale ?
A.A : Tout d'abord, la fusion absorption récente de Sogécrédit, qui s'est déroulée dans de bonnes conditions, a permis à EQDOM d'accroitre sa part de marché et de disposer d'un réseau complémentaire d'agences. D'autre part, pour compléter, notre savoir-faire dans le domaine du crédit à la consommation, le groupe SG, via sa filiale spécialisée Franfinance, nous a doté d'un certain nombre d'outils et techniques.
Enfin, au plan local, le partenariat avec la SGMB s'est concrétisé, non seulement au niveau des opérations de refinancement mais également dans le cadre de relations commerciales, comme la distribution de produits (la LOA par exemple).
La philosophie du groupe Société Générale s'appuie sur la notion de lignes métiers. Chaque métier est confié à un spécialiste et le crédit à la consommation est confié, au Maroc, à EQDOM qui assure la conception et la gestion des produits pouvant être distribués par différents canaux, dont le réseau bancaire.
Que pensez-vous de la méthode actuelle de calcul du TEG ?
G.B : l'existence de limite maximum en matière de taux est normale. Par ailleurs, la concurrence forte existant dans le secteur est également un levier fort de régulation.
Néanmoins, le fait de fixer un taux unique, sans tenir compte des spécificités des crédits accordés ne nous ne semble pas une bonne chose. La prise en compte des caractéristiques des crédits en montant, durée, et risque devrait se concrétiser par des taux différenciés. Cela permettrait, notamment, aux établissement de crédit de consentir des prêts de petit montant, dans des conditions acceptables de risque et de rentabilité, et ainsi favoriser l'accès d ‘un maximum de salariés aux biens de consommation.


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