L'atomisation du secteur du crédit à la consommation est une chose révolue. La conjoncture économique dont la Bourse de Casablanca s'en est faite l'écho a fini par altérer les fondamentaux des sociétés cotées. Des rapprochements sont donc nécessaires afi La stratégie de la filiale marocaine de la Société Générale France (la SGMB) en matière de croissance passe par des opérations externes. L'opération d'acquisition du spécialiste national d'assurance vie La Marocaine Vie l'a prouvé. Encore une fois, des échos en provenance du marché font état de l'intérêt manifeste de la SGMB pour le leader national du crédit à la consommation. Les préliminaires de l'acquisition sont amorcés. Cependant, un différend sur le prix de cession est à surmonter. L'ONA, à travers la SNI et Axa Assurances Maroc, serait sur le point de céder Eqdom. Les observateurs de la place estiment qu'un rapprochement avec l'autre filiale du groupe ONA, Attijari Cetelem, est de nature à conforter le groupe dans une position de leader. Seulement, le Cetelem, l'autre allié dans Attijari, a sa culture propre. Approches différentes D'abord, sa politique d'implantation dans les pays tiers évite la position de numéro un. Ensuite, ses opérations de croissance externe sont dictées par des standards groupe très précis. Donc, en l'absence de normes, surtout en matière de classification des créances douteuses, la croissance interne est la meilleure solution. Enfin, le Cetelem impose à ses filiales une approche du risque bien huilée. Le scoring appliqué est assez exigeant. Dans le cas d'Eqdom, la nature du portefeuille n'est assurément pas du goût de l'approche groupe en la matière. La population de fonctionnaires, avec la batterie de conventions qu'elle nécessite, ne représente pas une cible pour le Cetelem. Par contre, la SGMB pourrait saisir dans Eqdom une opportunité irremplaçable afin d'améliorer ses parts de marché. En effet, déjà présente dans le secteur à travers sa filiale Sogécrédit, la SGMB présente des synergies non négligeables avec le leader du secteur. En apportant son réseau de distribution dans le cadre d'un rapprochement éventuel, la SGMB pourrait ainsi remédier à un des points faibles du spécialiste du crédit à la consommation. Par le passé, son réseau d'agences, moins dense que ses concurrents, était cité comme faiblesse d'Eqdom. Toutefois, la mariée est belle et jouit de fondamentaux solides. Fondamentaux au vert Son leadership sur un marché en croissance rapide n'est plus à démontrer. Dans un contexte d'intensification de la concurrence, la société n'a pas arrêté de gagner des parts de marché. Aussi, sa culture financière s'est imposée aux analystes financiers. Elle était la première société de financement à avoir volontairement eu recours à une notation. L'aspect gestion est souvent cité comme force de la société. Sa politique de provisionnement soutenue des créances en souffrance l'immunise contre les mauvaises surprises. En Bourse, le titre a été injustement sanctionné. Avec un coefficient d'exploitation le plus bas du secteur, des niveaux de rentabilité inégalés et une capitalisation boursière dépassant 40% du secteur du crédit à la consommation, l'action en bourse est largement sous-évaluée. Cependant, Eqdom reste le joyau d'un secteur malmené en bourse. De toute façon, la grande marche des rapprochements est amorcée. Des fusions-acquisitions sont en gestation. Déjà, les filiales de Cetelem (Attijari et BMCI Salaf) guettent les opportunités... A moins qu'elles ne décident d'unir leurs forces. Salafin, filiale du groupe BMCE, convoite Sofac Crédit. Enfin, au 155 boulevard d'Anfa, on n'est pas en reste. La visite de Français est imminente... Encore une fois !