Des contacts au plus haut niveau visent à parvenir à une accalmie sur le terrain et le retrait des territoires autonomes. C'est une condition posée par les Travaillistes pour participer au gouvernement. Ariel Sharon a rencontré récemment le président du Parlement palestinien Ahmed Koureâ, ont confirmé des responsables israéliens et palestiniens. C'est la première rencontre du genre depuis un an. L'entretien a duré près de deux heures et a tourné autour du cessez-le-feu et des moyens de mettre fin au conflit israélo-palestinien. En effet, le rétablissement de contacts au plus haut niveau entre les deux partis vise, en premier lieu à parvenir à une accalmie sur le terrain et l'instauration graduelle d'un cessez-le-feu, région par région, avant le déclenchement de la guerre du Golfe. Ces rencontres devraient se poursuivre ce lundi en un lieu et à un niveau non précisés. En gros, elles visent la conclusion d'accords sécuritaires basés sur le principe que l'Autorité palestinienne reprend le contrôle des secteurs dont l'armée israélienne se retirera, à charge pour elle d'empêcher des attaques contre Israël à partir de ces secteurs. Le chef du cabinet d'Ariel Sharon a rencontré auparavant le ministre palestinien de l'Intérieur, Hani Al Hassan, à qui il a proposé que «partout où l'Autorité palestinienne réussite à empêcher des attaques ou montre qu'elle oeuvre dans ce sens, Israël réagira en conséquence en se retirant militairement ou en assouplissant les restrictions sur le commerce et les déplacements». Les Israéliens se gardent, cependant, de préciser les critères qui seraient retenus pour juger de l'action de l'Autorité palestinienne. Le chef du cabinet d'Ariel Sharon a simplement indiqué qu'Israël envisageait d'autoriser le renforcement des forces de sécurité palestiniennes, fortement affaiblies par la réoccupation par l'armée israélienne de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza. L'Autorité palestinienne n'a pas encore réagi officiellement à cette proposition, semblable à d'autres formulées par le passé, mais des responsables palestiniens confirment l'existence de ces négociations. «Nous traitons avec toutes les parties pour le bien de la paix», a déclaré le Président Yasser Arafat. Le parti travailliste israélien a appelé Ariel Sharon à reprendre les négociations avec l'Autorité palestinienne avant d'envisager sa participation à une coalition gouvernementale. Le chef de cabinet d'Ariel Sharon l'a confirmé en déclarant que d'éventuels développements positifs des négociations avec les Palestiniens pourraient faciliter la constitution d'un gouvernement d'union nationale. La dernière rencontre sécuritaire israélo-palestinienne, le 26 août 2002, s'était soldée par un échec. Elle était consacrée à l'application de l'accord «Gaza-Betrhléem d'abord» prévoyant que l'armée se retire progressivement des secteurs autonomes palestiniens qu'elle a réoccupés, à charge pour l'Autorité palestinienne de sécuriser ces secteurs. Une extension de cet accord à Hébron et Gaza était prévue, mais n'a jamais eu lieu et Bethléem ainsi que la quasi-totalité de la Cisjordanie ont été réoccupés depuis par l'armée israélienne. Malgré ces ouvertures, l'armée israélienne a poursuivi, le week-end, sa répression pour casser l'Intifada. Elle a détruit pas moins de dix habitations palestiniennes à Gaza et en Cisjordanie. Le peuple palestinien dénonce les violations des droits de l'Homme que constituent ces punitions collectives qui rappellent le comportement des nazis durant la deuxième guerre mondiale. Une Palestinienne de 65 ans est morte d'une attaque cardiaque lors du dynamitage de sa maison. Personne ne l'a secourue, et pour cause : un officier du renseignement israélien a été limogé pour avoir refusé de mettre en danger des civils palestiniens. L'officier a eu le courage de désobéir à ses supérieurs déclarant que leur ordre de bombarder un bâtiment abritant un bureau de l'Autorité palestinienne était illégal et que la loi israélienne lui permettait de ne pas obtempérer. Il a été traduit devant une Cour martiale et a été relégué à un poste administratif.