Le pilier de l'équipe nationale de rugby, Pieter de Villiers, est soupçonné de dopage à l'ecstasy et à la cocaïne. Un séisme au sein du XV français à quelques jours de son match contre l'Angleterre au Tournoi des six nations. Coup dur pour le rugby français. Le pilier du XV tricolore est soupçonné de dopage à la cocaïne et à l'ecstasy, a révélé le quotidien sportif L'Equipe dans son édition de mercredi. Une bombe. Pieter de Villiers a fait, ainsi que plusieurs de ses camarades du Stade Français, l'objet d'un contrôle inopiné ordonné par le ministère des Sports. C'était le 18 décembre pendant une séance de musculation à Paris. L'analyse du prélèvement urinaire a détecté, selon L'Equipe, des traces de benzoylecgonine (métabolites de la cocaïne) et de méthylamphétamines (MMDA, ecstasy). Le rugbyman d'origine sud-africaine (naturalisé français en novembre 2002) s'est empressé de nier les faits. Mercredi même, il a tenu un point de presse au stade Géo-André, en présence du président de son club, Max Guazzini. «Je ne me drogue pas, je ne me dope pas », a-t-il répété. Le joueur a expliqué que lors d'une troisième mi-temps très arrosée suivant le match retour des huitièmes de finale du Challenge européen entre son club, le Stade Français, et les Harlequins de Londres, à Paris, il aurait pu absorber certaines substances. Le match a eu lieu le 14 décembre, soit quatre jours avant les prélèvements du ministère des Sports. «J'ai bu des bières, je ne me sentais pas bien, j'ai vomi, j'ai eu mal à la tête, mais je n'ai pas pris de drogue», a affirmé de Villiers. La réaction de la Fédération française de rugby (FFR) ne s'est pas fait attendre. Le rugbyman «ne sera pas convoqué » pour le match opposant le XV français à son homologue anglais. Programmé le 15 février à Twickenham, le match compte pour la première journée du Tournoi des six nations 2003. Au cours d'une conférence de presse à Paris, son président, Bernard Lapasset, a précisé que cette décision avait été prise « par précaution pour le joueur et l'équipe de France », en concertation avec le manageur et l'entraîneur du XV de France, Jo Maso et Bernard Laporte. Ce dernier avait souligné lors de la cérémonie officielle de présentation du Tournoi 2003 qui a eu lieu mercredi à Londres, que «dans la vie, il y a des règles à respecter. S'il (De Villiers) ne l'a pas fait, il doit être puni». Des soupçons qui terniront sans doute l'image de marque de ce tournoi. « C'est triste que le rugby donne cette image dans les médias à quelques jours du début du Tournoi. C'est une mauvaise nouvelle pour le sport quand un joueur est écarté d'autant plus pour de telles suspicions », a déclaré Clive Woodward, entraîneur du XV anglais. Pour sa part, Steve Hansen, entraîneur de l'équipe du pays de Galles, estime que la consommation de drogue ou d'alcool par les joueurs est liée aux grosses sommes d'argent qu'ils gagnent. Pieter de Villiers, 30 ans, compte 29 sélections en équipe de France au poste de pilier droit.