Philip Morris n'a pas tardé à réagir à la suite de la polémique suscitée par la publication récente des résultats d'une enquête de l'ONG suisse Public Eyes. Ledit rapport, en résumé, conclut que les cigarettes fabriquées en Suisse destinées au marché marocain seraient nettement plus nocives parce que contenant des teneurs en goudron et en monoxyde de carbone plus élevées que celles commercialisées ailleurs, notamment en Europe. Un constat auquel les responsables de Philip Morris Maroc répondent d'abord qu'il n'existe pas de «cigarette moins ou plus nocive qu'une autre et que le meilleur choix pour les fumeurs est tout simplement d'arrêter de fumer». Philip Morris assure, toutefois, que ses produits commercialisés sur le marché national «répondent parfaitement aux exigences réglementaires applicables au Maroc». Sur ce volet-là, le cigarettier dit certainement la vérité car, en fait, la réglementation marocaine ne prévoit rien en la matière. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'existe au Maroc aucune loi ou règlement régissant les teneurs maximales des produits de tabac contrairement, par exemple, à l'Europe où ces teneurs sont réglementées par la Norme 10-1-10. Au Maroc, il existe tout au plus un projet de loi qui date de 2012 et qui n'a jamais été examiné ni voté à ce jour. Pour autant, des sources chez Philip Morris Maroc assurent, une fois de plus, que «l'importation des cigarettes fabriquées en Suisse n'a pas pour objectif de jouer sur l'aspect de qualité car les usines dans le monde entier respectent les mêmes standards de qualité et suivent les mêmes standards de production. En revanche, et au vu de cette polémique, c'est au législateur marocain de fixer et très rapidement ses propres standards au lieu de laisser planer le doute avec le vide juridique actuel».