Si le GIA est considéré comme la branche armée du FIS, le mouvement Al Adl wal Ihsane est jugé comme l'expression radicale du PJD avec un certain partage des tâches et rôles.La confusion est souvent établie. Abbassi Madani, Ali Benhaj et d'autres dirigeants de la nébuleuse islamiste algérienne ont toujours refusé, tout au long des années de malheur, de condamner la violence et d'appeler à son arrêt. Une grande différence avec le mouvement de Abdeslam Yacine. Le guide spirituel de la tendance radicale des islamistes, à cause de ses origines souffies et de son bilinguisme, récuse la violence. Dans la pratique, cette réalité est vérifiée. Lors des manifestations non légales, les militants d'AL Adl n'opposent pas de résistance violente aux forces de l'ordre. Aucune riposte n'a jamais été enregistrée. Une sorte de résistance pacifique semble être leur «doctrine». Quoique le mouvement est loin d'être homogène et que bien des tentations violentes animent de manière latente certains courants réfugiés au sein de cette association. Mais sur le plan organisationnel, les troupes de Yacine laissent l'impression d'une armée très disciplinée. Elles font preuve de rigueur et de discipline, contrairement aux membres du GIA qui ne respectent que le droit de tuer et de semer le chaos. La mouvance marocaine a cette spécificité de prôner la légalité et de refuser la guerrilla moderne. La seule intersection entre les deux mouvements pourrait se situer au niveau du prosélytisme pratiqué, qui trouve son essence dans un islam rigoriste. L'influence de certains imams saoudiens ne serait pas étrangère aux deux mouvements. La grande différence réside dans le fait que le GIA vise les symboles du pouvoir tandis que Al Adl veut transformer la société par son inféodation politique. L'entrisme est une démarche qui est en cours. Tant au sein du PJD qu'au niveau d'autres structures politiques perméables.