La centrale syndicale décrète janvier mois de protestation L'Union marocaine du travail (UMT) monte au créneau. Alors que le dialogue social n'a pas encore abouti, la centrale syndicale annonce la couleur pour 2019. En effet, l'UMT vient de tenir son conseil national avec la participation des représentants de toutes les fédérations régionales et locales. Il a été décidé à l'issue de ce conseil de décréter janvier mois de protestation. «Du 10 au 20 janvier 2019, il a été décidé d'user de toutes les formes légales de protestation, en l'occurrence des sit-in, des grèves régionales et sectorielles, pour dénoncer les formes de violation des liberté syndicales et l'absence d'une réponse aux revendications de la classe ouvrière», apprend-on auprès de la direction de l'UMT. «Le secrétaire général a consacré son rapport à une analyse approfondie de la situation politique ainsi que les conditions économiques et sociales dans notre pays et les difficultés causées par la pression élevée du coût de la vie ainsi que la détérioration des services sociaux. Il a également été question de l'atteinte aux libertés syndicales», ajoute la même source expliquant que les interventions des membres du conseil national ont appuyé les positions et les initiatives prises par le secrétariat national de l'Union marocaine du travail, notamment la décision de boycotter tous les rounds du dialogue social si le gouvernement ne présente pas de nouvelles offres en phase avec les attentes des travailleurs. Si l'annonce d'une série de mesures de protestation au cours du mois de janvier a été le fait marquant du dernier conseil national de l'UMT, les membres de ce dernier ont également salué les positions de l'Union marocaine du travail concernant toutes les questions relatives aux travailleurs et l'avenir de la classe ouvrière. Aussi, le conseil national a dénoncé «fermement» les atteintes aux droits syndicaux tout en confirmant «son adhésion aux revendications justes et légitimes, au premier rang desquelles se trouvent l'augmentation générale des salaires dans le secteur privé, la fonction publique ainsi que toutes les institutions publiques ainsi que la réduction des impôts, l'augmentation du salaire minimum et la nécessité de répondre aux demandes de nombreux catégories concernées par les statuts de la fonction et institutions publiques et les collectivités territoriales». Par ailleurs, le conseil national a approuvé la proposition du secrétariat général de tenir le 12ème congrès national de l'UMT au cours du mois de mars 2019 ainsi que la formation d'une commission préparatoire du congrès. A noter enfin que l'annonce d'une série d'actions de protestation par la centrale syndicale au cours du mois de janvier arrive à un moment où le dialogue social est pratiquement au point mort. Après une série de rencontres, les partenaires sociaux n'ont pas pu trouver un terrain d'entente. Pourtant, l'Exécutif a changé son offre plusieurs fois. Mais depuis, l'Exécutif a dû faire face au rejet de la part des syndicats de son offre. Celle-ci consistait dans un premier temps à augmenter les fonctionnaires touchant un salaire mensuel net de 5.200 dirhams de 300 dirhams supplémentaires sur trois années. De plus, le gouvernement proposait de revaloriser les allocations familiales qui devraient passer de 200 à 300 dirhams pour les trois premiers enfants en plus d'autres avantages concernant l'affectation dans des zones reculées ou bien la prime d'accouchement. La deuxième offre consiste en une augmentation salariale de 400 dirhams mais qui serait toujours applicable aux catégories salariales inférieures. Quant aux salariés du privé, le gouvernement veut plutôt jouer le rôle d'arbitre entre les représentants du patronat, à savoir la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les centrales syndicales. Aujourd'hui, les membres du gouvernement rassurent sur la volonté solide du gouvernement afin de trouver un accord avec les autres partenaires sociaux et faire aboutir le dialogue social. Reste à savoir si l'Exécutif compte inviter les syndicats et le patronat à une série de rencontres. Pour leur part, plusieurs syndicats affirment d'ores et déjà qu'ils ne prendront part à aucune réunion en l'absence d'une nouvelle offre.