Une invitation adressée aux centrales syndicales pour trouver un accord Le gouvernement n'en démord pas. Même si plusieurs syndicats parmi les plus représentatifs ont rejeté son offre sur la hausse des salaires, l'Exécutif annonce sa volonté de rencontrer au cours de cette semaine les partenaires sociaux afin de trouver un accord définitif. Il faut dire que le gouvernement est dans une course contre la montre. Et pour cause. Les responsables veulent inclure les termes de l'accord dans le projet de loi de Finances (PLF 2019) avant son adoption par le Parlement. Le gouvernement veut surtout éviter une action unilatérale qui consiste à mettre en œuvre des mesures en faveur des salariés et des fonctionnaires en dehors de tout accord dans le cadre du dialogue social. Il y a quelques jours, une nouvelle offre a été transmise par le gouvernement aux centrales syndicales les plus représentatives. Elle consiste à revoir à la hausse la valeur de l'augmentation de 300 à 400 dirhams en faveur de la même cible, c'est-à-dire les fonctionnaires touchant moins de 5.500 dirhams. Dans les détails, les responsables gouvernementaux maintiennent toujours la progressivité dans la mise en œuvre de l'augmentation salariale proposée. Ainsi, les fonctionnaires ciblés auront une première augmentation dès 2019 de 200 dirhams puis une autre de 100 dirhams une année après avant de recevoir la dernière tranche en 2021. C'est le seul changement notable dans la première offre gouvernementale. Un changement qui n'a pas été du goût de la majorité des syndicats. En effet, l'Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail (CDT) se sont empressées de rejeter l'offre gouvernementale. De son côté, l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) s'est dite prête à accepter la nouvelle offre sous conditions. Pour sa part, l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), proche du Parti de la justice et du développement (PJD), garde le silence. Le rejet de l'UMT de l'offre remaniée légèrement de la part du gouvernement est expliqué par l'absence toujours d'une vraie réponse aux attentes des travailleurs améliorant réellement leur situation financière et sociale. De même, la centrale dirigée par Miloudi Moukharik estime que le gouvernement ne répond toujours pas à ses revendications, notamment la hausse généralisée des salaires à la fois dans l'administration publique et le secteur privé sans oublier la baisse de la pression fiscale et le parachèvement de la mise en œuvre du fameux accord du 26 avril 2011. Il faut dire que le gouvernement promet également une hausse de 100 dirhams des allocations familiales versées aux travailleurs. Celles-ci passent donc de 200 dirhams à 300 DH pour les trois premiers enfants. Cette revalorisation doit profiter à la fois aux fonctionnaires de l'administration publique et aux salariés du secteur privé. Cela dit, les négociations semblent se concentrer sur les revendications des fonctionnaires alors que l'offre dans le cadre du dialogue social en faveur des salariés du privé demeure toujours ambiguë. PLF Le projet de loi de Finances (PLF2019) était très attendu puisque le texte devait comporter des mesures en faveur des salariés et des fonctionnaires. Même en l'absence d'un accord entre les partenaires sociaux, l'Exécutif préfère temporiser. Cela dit, les responsables gouvernementaux avaient laissé entendre il y a quelques mois qu'une action unilatérale restait envisageable. Ainsi, une partie de ces propositions gouvernementales pourrait être introduite dans le cadre du projet de budget 2019 soumis au Parlement. Si une telle action permettra au gouvernement d'honorer certains de ses engagements, elle risque également d'exacerber la tension avec les partenaires sociaux principalement les syndicats. L'échec du dialogue social risque de provoquer une bataille à la Chambre des conseillers. Et pour cause, les syndicats et le patronat sont présents en force tout comme l'opposition parlementaire dans la Chambre haute du pays. Le gouvernement pourra toujours compter sur l'appui de la première Chambre dominée par la majorité et qui a toujours le dernier mot concernant la loi de Finances sans oublier le fameux article 77 de la Constitution.