Le réchauffement des relations entre l'Espagne et le Maroc aboutira certainement à la réouverture, à brève échéance, du dossier de la pêche. Le secteur, par sa sensibilité, par l'importance qu'il représente pour les économies des deux pays et par la marge de coopération bilatérale qu'il présente, est appelé à occuper une large place dans les négociations en chantier actuellement. Le réchauffement des relations entre l'Espagne et le Maroc aboutira certainement à la réouverture, à brève échéance, du dossier de la pêche. Le secteur, par sa sensibilité, par l'importance qu'il représente pour les économies des deux pays et par la marge de coopération bilatérale qu'il présente, est appelé à occuper une large place dans les négociations en chantier actuellement. La pêche a été, aux côtés d'autres questions chaudes, un des facteurs de la discorde entre les deux voisins de part et d'autre de la Méditerranée. Considérant que ses ressources halieutiques étaient surexploitées par la flotte de pêche étrangère, notamment espagnole, que les compensations qui lui étaient versées par l'Union européenne n'étaient pas équitables au regard de l'importance des prises et que la forme même de l'échange était par trop pénalisante pour son économie, le Maroc avait décidé de ne pas renouveler les accords avec Bruxelles. Une décision dont les résultats réels vont s'avérer très mitigés par rapport aux objectifs visés. Diverses manœuvres de contournement des mesures décidées ont limité les effets bénéfiques attendus du repos biologique. Les trafics et la contrebande au large n'ont pas permis au consommateur marocain de bénéficier d'une meilleure offre poissonnière, en termes de diversité et de prix. Les pouvoirs publics et les professionnels marocains du secteur n'ont pas pu, pour des raisons innombrables, mettre en œuvre une véritable stratégie cohérente et exhaustive, pour faire de la pêche un véritable moteur de développement économique et social. Par manque de vision, la plupart du temps, par improvisation des responsables qui se sont succédé à la tête du département en charge de la pêche et par les nombreuses et diverses interférences dans les décisions stratégiques concernant le secteur, on s'est retrouvé, en définitive, face à un amoncellement de bouts de ficelle, de cacophonie et de bribes de décisions, parfois contradictoires et anachroniques, qui ont fait du tort à la fois aux opérateurs, aux professionnels et aux milliers de travailleurs concernés par cette activité. À l'occasion de l'entrée en service d'une nouvelle équipe gouvernementale animée par la volonté d'efficacité et de rupture avec un certain nombre de pratiques et d'erreurs du passé, avec l'accumulation de l'expertise marocaine, et dans la perspective de la finalisation de la loi-programme de la pêche qu'on nous promet incessamment, l'heure est à l'espoir et à l'optimisme. Il demeure que, dans la série de grandes négociations engagées actuellement par le Maroc, que ce soit avec l'Union européenne, ou avec les USA dans la perspective des accords d'association et de la zone de libre-échange, le binôme Maroc-Espagne, et notamment les initiatives qui seront prises en matière d'exploitation des ressources de la mer, agiront fortement sur la qualité des futurs engagements en perspective. De sorte que les négociations entre Madrid et l'Espagne sont appelées à prendre en compte tous ces paramètres pour répondre à des impératifs de compatibilité et mettre en place les instruments adéquats qui permettront à l'axe Rabat-Madrid d'acquérir conjointement et équitablement le poids qui en fera un élément moteur et une force agissante dans la région méditerranéenne.