Signe caractéristique de notre foot-management, l'opportunisme s'accompagne d'une bonne dose de lâcheté. L'absence du sens de la responsabilité est d'ailleurs très répandue pour que l'on s'étonne vraiment ou que l'on développe inutilement le sujet. Signe caractéristique de notre foot-management, l'opportunisme s'accompagne d'une bonne dose de lâcheté. L'absence du sens de la responsabilité est d'ailleurs très répandue pour que l'on s'étonne vraiment ou que l'on développe inutilement le sujet. Depuis l'indépendance, jamais un comité dirigeant n'a daigné présenter une démission collective suite à une série d'échecs d'un club. C'est toujours l'entraîneur ou le président du club qui incarnent le rôle de bouc émissaire, voire un vice-président dont personne ne connaît les prérogatives comme c'est le cas d'Abdellatif Lasky du Raja. Le vrai public a déserté les gradins cédant la place à une foule hystérique de voyous qui ne pensent qu'à la casse, quelle que soit la performance de leur équipe favorite. Rien d'étonnant à ce que les choses empirent de la sorte. Devant la prolifération de dirigeants voyous à col blanc, conjuguée à la violence des joueurs voyous, le cours normal des choses ne peut engendrer qu'un public de la même trempe. Le football, du moins chez nous, n'est plus porteur de valeurs. Il fut un temps où cette discipline, comme tous les sports, incitait à la concurrence loyale, à la discipline et au fair-play. Le Raja et le wydad constituaient un symbole national dans le temps, une forme de résistance contre l'occupation coloniale et pour l'affirmation de valeurs essentielles. Par la suite, ces deux grands clubs, ont incarné, un temps, le modèle parfait sur le plan national. Joueurs et dirigeants faisaient montre d'un certain degré d'éducation et de sacrifice, capables de gérer une victoire comme ils étaient capables de supporter un échec. C'était avant que le foot ne se transforme en une simple poule aux œufs d'or. Ce qui expliquerait largement cet engouement de certaines personnalités de renom à briguer la direction d'un club. Autrement, comment qualifier cette donne ? Est-ce par sens d'abnégation envers le sport national ? La réalité sur le terrain écarte cette éventualité. En principe les notables savent mettre à profit leur position sociale non pour fuir les responsabilités mais pour les revendiquer et reconnaître leurs erreurs, au lieu de cette lubricité affichée avec autant de décontraction devant les caméras. Est-ce que le football est devenu une machine à blanchir le fric ? Bien des langues se sont déliées dans ce sens sans pour autant fournir la bonne réponse. Mais où va l'argent du foot et à quoi il sert ? La réponse à cette dernière question éluciderait bien des choses. Toujours est-il que les gages de certains dirigeants sont ces fameuses assemblées dont ils puisent une fausse légalité à coups de pots de vins. Comme ces déclarations sur l'honneur établies pour des gens qui ont depuis longtemps perdu le leur. En tout cas la vérité se cristallise sur ce constat : l'honnêteté des dirigeants est éclaboussée, souillée et avilie. Trêve des illusions revigorantes et des espoirs fatigués. Ce qui est certain, c'est que la problématique est loin d'être dépassée, et dans ce genre d'histoire, l'enchaînement des circonstances aboutit parfois à l'irréparable.