Pour le député, Mohamed Khalidi, membre du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des représentants, l'attribution d'une indemnité forfaitaire de déplacement devrait être liée à un contrôle rigoureux de la présence. Sinon, il s'agit d'une augmentation que son parti refuse. ALM : La Chambre des représentants discute actuellement d'un projet d'augmentation des indemnités mensuelles des parlementaires. Quelle est la position de votre parti à son égard ? Mohamed Khalidi : D'abord, il faut préciser qu'il ne s'agit pas d'une augmentation, mais d'une indemnité forfaitaire de déplacement. Il faut rappeler à cet égard, que notre groupe parlementaire s'était opposé l'année dernière à un projet d'augmentation des indemnités mensuelles des parlementaires. Notre parti avait alors justifié cette prise de position par le fait que la situation économique et sociale du pays ne permet pas une telle augmentation et qu'il y avait d'autres domaines prioritaires où cet argent pouvait être utilisé comme l'emploi d'ailleurs. S'agissant de la proposition en cours, elle a été présentée comme une indemnisation forfaitaire pour les déplacements que les députés effectuent de toutes les régions du pays vers la capitale à l'occasion de chaque réunion du Parlement. Sur cette question, le parti n'a pas encore pris de décision, puisque notre groupe parlementaire compte se réunir dans les prochains jours afin de prendre une décision. Certes, le principe du refus de toute augmentation est indiscutable, mais nous allons étudier ce nouveau projet en tenant compte de certains aspects de la question comme le problème de l'absentéisme. Car, personnellement, je pense que si cette indemnité forfaitaire est assujettie à la condition de la présence régulière du député durant les travaux du Parlement, elle serait acceptable. Mais, si son application n'est pas soumise à des conditions, elle serait une augmentation pure et simple que nous refusons catégoriquement. Mais, comment peut-on contrôler la présence des parlementaires? Il existe une idée qui bénéficie de l'appui de plusieurs groupes parlementaires selon laquelle, on peut attribuer une indemnisation pour les députés qui résident loin de la capitale pour qu'ils puissent assister régulièrement aux travaux du législatif, mais à condition qu'elle soit relative au taux de présence du député. Mais, de là à attribuer une indemnité forfaitaire de déplacement à tous les députés et continuer à avoir un aussi faible taux de présence que celui que nous avons maintenant serait une aberration que notre parti refusera certainement de parrainer. D'ailleurs, nous avons donné la preuve à maintes reprises sur notre attachement à la rationalisation des dépenses. L'exemple le plus récent est celui du député Mustapha Ramid qui a tenu à restituer aux caisses de la Chambre des représentants la somme de 15.000 DH qu'il avait reçus en guise de frais de déplacement pour assister à une rencontre des parlementaires arabes en Syrie. En découvrant que tous les participants étaient pris en charge par le pays hôte, Ramid a préféré rendre la somme qu'il avait reçue. C'est un geste que personnellement je salue. Par ailleurs, il faut reconnaître que le problème ne se pose pas uniquement pour les députés. Il s'agit d'un problème qu'il faut poser dans sa globalité. Nous savons tous que les frais de déplacement des ministres sont dix fois plus importants que ceux des députés. Il faut donc qu'il y ait une révision de tout ce système d'indemnisation afin de l'adapter à la situation socioéconomique du pays et à la réalité des moyens financiers du pays. Cette politique de rationalisation, nous espérions que l'USFP, qui en faisait son cheval de bataille lorsqu'il était dans l'opposition, l'appliquerait une fois au gouvernement. Mais, nous constatons avec regret qu'il a fait le contraire de ce qu'on espérait de lui.