Au moment où elles commencent à perdre leur éclat partout dans le monde, les célébrations d'Halloween s'installent davantage dans les mœurs des Marocains. L'intérêt est de plus en plus grandissant alors que cette festivité est loin d'être propre à notre culture marocaine ou encore plus à notre référentiel religieux. Dès qu'octobre pointe son nez, les artères des centres commerciaux portent les couleurs de cette fête «païenne» qui dans le calendrier chrétien arrive la veille de la Toussaint, une fête honorant tous les saints martyrs. En dehors de la connotation religieuse de cette célébration, le Maroc a importé le concept «halloween» pour dynamiser un peu l'activité commerciale. C'est ce que nous confirme Hanaa, employée dans une agence d'événementiel. «Tout comme la Saint-Valentin, le 8 mars ou encore Noël, Halloween au Maroc est avant tout un rendez-vous commercial. Nous avons réussi au fil des ans à concevoir des packs spécifiques à ces célébrations d'une part pour renforcer notre trésorerie en tant qu'agence et également pour faire sortir les gens de la monotonie ambiante et leur offrir des moments de convivialité et de distraction», nous explique-t-elle. Un avis partagé par l'ensemble des professionnels de la communication et événementiel. Adil, concepteur, indique que Halloween et d'autres célébrations du genre sont une occasion pour stimuler la créativité. «Nous sommes dans une course permanente pour présenter sur le marché des idées nouvelles qui puissent intéresser nos clients, en l'occurrence les centres commerciaux et entreprises», ajoute-t-il. En principe la célébration se fait chaque 31 octobre de l'année, mais les préparatifs commencent bien à l'avance. Masques, maquillage, déguisement, bonbons et soirée à thème... tous les ingrédients sont disponibles sur le marché pour célébrer cette fête dans la «terreur et la bonne humeur». «Nous avons décidé de fêter halloween entre amis. Certains d'entre nous étaient réticents à l'idée mais ont rapidement changé d'avis du moment qu'on s'amuse», explique Souhaila qui a choisi de se déguiser en «None vampire» pour l'occasion. Si certaines soirées sont organisées à titre personnel, d'autres sont initiées par la team work. Nombreuses sont les entreprises qui adoptent aujourd'hui ce genre d'initiative. «Loin d'adhérer à une doctrine particulière, nous célébrons juste pour briser la routine et renforcer les liens entre collègues», souligne Ghassan, manager. Avant que cette fièvre n'atteigne les grands, Halloween était plus célébrée par les établissements scolaires privés du Maroc particulièrement les jardins d'enfants, se passant en cela du consentement des parents. «Bien que je sois contre Halloween, j'étais obligée l'année dernière d'acheter un déguisement à 600 dirhams pour ma fille de trois ans afin qu'elle puisse participer à la fête organisée par son école», explique Nadia. Salwa, quant à elle, et pour des considérations religieuses, a choisi de faire sécher les cours à sa fille pour ne pas «fêter les morts», selon elle. Maintenant que la fureur de Halloween est passée, les maisons hantées fermeront leurs portes, les fantômes disparaîtront et les sorcières voleront sur leurs balais pour les retrouvailles de l'année prochaine.