La grève des transporteurs continue de mettre en péril l'activité des aviculteurs nationaux. Les professionnels du secteur ne cessent de tirer la sonnette d'alarme quant à la gravité de cette situation qui sévit depuis une semaine avec de lourdes répercussions sur les éleveurs et les consommateurs. Perturbation générale au niveau du secteur avicole. Seulement 15 camions de volailles ont pu franchir, mardi, le seuil du marché de gros de Casablanca alors que d'habitude une trentaine de véhicules livrait quotidiennement cette infrastructure. Les cours ont pour leur part flambé en moins de 24 heures. A l'heure où nous mettions sous presse, le prix du kilo au marché de gros est de 13,50 dirhams, soit 2 dirhams de plus que le tarif de la veille. Et pour cause : la grève des transporteurs continue de mettre en péril l'activité des aviculteurs nationaux. Les professionnels du secteur ne cessent de tirer la sonnette d'alarme quant à la gravité de cette situation qui sévit depuis une semaine avec de lourdes répercussions sur les éleveurs et les consommateurs. «La situation s'aggrave de manière incroyable. Les grévistes continuent de couper l'accès à nos transporteurs privant nos fermes d'approvisionnement. De même, nous n'arrivons pas à drainer les matières premières vers les usines. Tout est bloqué», nous confirme Chaouki Jirari, directeur général de la Fédération interprofessionnelle du secteur (FISA) dans un bref entretien téléphonique. La Fédération déplore la manière avec laquelle sont traités les transporteurs du secteur qui n'adhèrent à aucun mouvement de grève. Un bras de fer qui engendre d'énormes pertes pour le secteur. «Nous avons appris ce matin que de nombreux Riachas de Marrakech ont carrément fermé suite à cette conjoncture», assure le directeur général de la FISA. L'impact ne se fait pas sentir uniquement à Casablanca ou Marrakech, mais dans toutes les régions du Maroc. Une vidéo qui circule chez les professionnels du secteur démontre le pouvoir qu'ont les grévistes sur les transporteurs de volailles. A Agadir par exemple, les grévistes ont obligé de toute force le conducteur d'un pick-up transportant de la volaille à faire demi-tour et revenir à la ferme pour ne pas distribuer sa marchandise. «Pour approvisionner les fermes, certains éleveurs sont aujourd'hui, contraints de passer par le marché noir. C'est inadmissible !», s'indigne Chaouki Jirari. Les aviculteurs observent avec inquiétude le dénouement de cette situation qui coïncide avec la saison du froid et des intempéries. Si les fermes sont bien équipées en termes de matériel, elles auront besoin de ressources pour s'alimenter. Encore faut-il que ces ressources soient acheminées «à temps» en ce «mauvais temps».