Entretien avec El Mouloudi Benhamane, président de la Fédération nationale du BTP ALM : La Fédération a tenu récemment son assemblée générale. Comment se sont déroulés les travaux ? El Mouloudi Benhamane : Notre assemblée générale a été un succès grâce à la mobilisation des membres venus des quatre coins du pays malgré la conjoncture. Ces membres, chefs d'entreprises, prennent tous les jours de nombreux risques pour la survie de leurs entreprises et leur développement afin de créer de nouveaux emplois et d'améliorer les conditions de travail de leurs salariés. Cette assemblée générale a été l'occasion de faire le point collectivement sur nos acquis depuis l'assemblée générale élective de 2016 et pour parler d'avenir. Qu'avez-vous décidé dans ce sens ? Les travaux de notre assemblée générale devraient aboutir à la mise en place d'une nouvelle dynamique et une nouvelle stratégie basée sur la consolidation des acquis et l'amendement des textes et pratiques qui entravent le développement de notre secteur. Nous avons adopté un plan d'action avec quatre axes prioritaires. Quatre groupes de travail sont constitués sur les thèmes de la refonte du décret des marchés publics, de la refonte du Cahier des clauses administratives générales de travaux (CCAGT), de la réforme du système de qualification et de classification et de la mise en place d'une nouvelle stratégie de formation professionnelle. Nos combats continueront pour avoir de nouveaux marchés, développer nos entreprises, créer de l'emploi et de la richesse, nous resterons unis et mobilisés pour rendre à nos entreprises la place qu'elles méritent. Nous portons l'espoir sans nous cacher dans les réalités quotidiennes vécues par nos entreprises, mais que nous devons nourrir malgré les contraintes et les difficultés car nous continuerons à faire confiance à notre pays, à notre auguste Roi et à son gouvernement. Comment évaluez-vous le contexte général du secteur ? Les entreprises nationales ont vécu ces dernières années avec le sentiment que l'environnement global ne laisse pas de marge de manœuvre. A la Fédération, nous avons souvent avancé en silence parce que nous sommes avant tout des «entrepreneurs» et que nous vouons notre effort quotidien à la sauvegarde et à la défense de nos entreprises. Il est temps d'afficher publiquement nos ambitions et notre optimisme basé sur notre confiance en notre pays sous les Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La situation est difficile pour les entreprises qui essayent de survivre en faisant face à des carnets de commandes de plus en plus réduits et à des prix vraiment déprimants, en jonglant avec des trésoreries affaiblies, contre des charges de plus en plus pénalisantes, dans le seul but de sauver l'emploi de leurs salariés et leurs entreprises. Peut-on dire que les opérateurs ont plus de visibilité aujourd'hui après la signature récente du contrat programme ? Après l'assemblée générale élective de 2016 forte de son unité, la FNBTP s'est rapprochée des décideurs et a été en fin de compte écoutée et comprise par les pouvoirs publics. Aujourd'hui, les discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI nous réconfortent dans notre combat car ils mettent l'accent sur les efforts que le gouvernement doit fournir pour encourager les entreprises à se développer et pour rétablir un climat propice aux affaires. Le 24 septembre 2018, le chef de gouvernement a bien voulu présider en personne la signature par le gouvernement du contrat programme avec nos fédérations à Al Hoceima. Aujourd'hui, avec la signature du contrat programme, nous espérons mettre fin à ce déséquilibre dans nos relations avec les maîtres d'ouvrage par la refonte des textes législatifs et réglementaires.